LA TÊTE DANS LE NUAGE

Une architecture plus qu’originale, dix ans de retard pour la livraison, un budget de construction pharaonique (255 millions d’euros au lieu des 60 millions d’euros prévus initialement). Le moindre que l’on puisse dire c’est que le Musée des Confluences ne laisse personne indifférent ! « Un bâtiment unique, des collections exceptionnelles, un incroyable fiasco financier » selon l’Express. « Raté ou réussi ? Le nouveau symbole de Lyon » pour Lyon Capitale. Surnommé « le nuage », le musée des Confluences a été inauguré officiellement le 20 décembre 2014. Alors, réussite ou fiasco ? 7 à Lyon  a voulu se faire une idée précise de ce musée qui a fait couler beaucoup d’encre. Depuis 2014, il dirigé par Hélène Lafont-Couturier.

Musée des Confluences à Lyon : vue aérienne
Musée des Confluences à Lyon : vue aérienne

Dernier-né des grands musées contemporains, le musée des Confluence justifie à lui seul  un séjour à Lyon. Surnommé « le Nuage de Cristal », il demeure composé de verre, béton et inox, et se dresse comme un cap sur la pointe du confluent du Rhône et de la Saône.

Son ambition : raconter l’origine du monde, par le biais des sciences comme par les mythes et les traditions ancestrales.
Un site unique pour raconter l’apparition de l’eau sur terre. Sans omettre le  mammouth de Choulans, les chats momifiés en Égypte et les masques Nô de l’époque Edo au Japon, le minitel et le moulin à prière tibétain. Une sorte d’immense cabinet de curiosités ! `

2 millions de pièces

Musée des Confluences : jardin
Musée des Confluences : jardin

Concrètement, le Musée des confluences est la réunion des collections d’Émile Guimet avec un Muséum d’histoire naturelle fondé sous la Révolution française, lui-même descendant d’un cabinet de curiosités du 17e siècle. À cela s’ajoutent les archives d’un éphémère musée colonial qui avait fermé ses portes en 1968, et enfin, les objets collectés par des missionnaires catholiques dès le 19e siècle. Cette association de collections a permis de réunir plus de 2 millions de pièces.

Un tel édifice ne pouvait accueillir qu’un musée d’exception : celui de la confluence des savoirs : sciences, techniques et sociétés…La Terre, l’humanité, l’histoire, la géographie. Autant dire une porte ouverte sur le monde, l’univers et les savoirs. Voici donc une étape nouvelle et incontournable du paysage culturel lyonnais, qui n’a pas fini de nous étonner, de nous faire voyager et grandir.
Pendant une décennie, le bâtiment a généré une intense polémique,  et notamment le prix de construction du musée des Confluences. La facture est salée : 255 millions d’euros. A titre de comparaison, le musée Branly à Paris avait été facturé 233 millions et l’addition des plus récents Mucem de Marseille et Louvre-Lens s’était élevée à 200 millions chacun. Le bâtiment, qui se veut résolument urbain, est composé de trois unités architecturales : le Socle en béton, le Cristal en verre, le Nuage en Inox.

Musée des Confluences : le Cristal
Musée des Confluences : le Cristal

Les volontés de l’agence d’architecture autrichienne Coop Himmelb(l)au ont été difficiles à mettre en œuvre, notamment parce que le musée est construit sur des alluvions, à la confluence entre la Saône et le Rhône, sur l’emplacement d’une ancienne usine à gaz. Il a fallu creuser pour dépolluer et trouver les bases solides afin d’accueillir un bâtiment de 22 000 mètres carrés.

Le bâtiment doit à la fois mettre en valeur le site naturel – la confluence entre le Rhône et la Saône  et faire oublier l’autoroute qui jouxte le musée.

En dépit de ces réserves, la visite du musée vaut le déplacement, ne serait-ce que parce que la scénographie de ce vaste cabinet de curiosités est assez spectaculaire. C’est un petit miracle en soi : la pertinence du propos et la qualité des collections font finir par éclipser les légitimes polémiques qui ont accompagné sa construction.

Le bon plan de 7 à Lyon : l’accès au Musée et à ses expos est inclus dans la Lyon City Card, qui sert aussi de coupe-file ! Pour vous garer, en l’absence de parking permanent, préférez le parking de l’aquarium attenant au musée. Quant à ceux qui ne souhaitent pas utiliser leur voiture dans ce secteur parfois surchargé, il reste le tram T1 et les lignes de bus.

Hervé Troccaz

Site officiel du Musée des Confluences

Crédit photos : Quentin Lafont

Musée des Confluences

Adresse
86 quai Perrache, 69002 Lyon – France

téléphone
(+33) 04 28 38 12 12
horaires
du mardi au vendredi de 11h à 19h
samedi et dimanche de 10h à 19h
jeudi nocturne jusqu’à 22h
fermeture
lundis et jours fériés (1er janvier, 1er mai et 25 décembre)


Gros plan sur le mammouth de Choulans

Pièce-maitresse du musée, le mammouth de Choulans fut découvert en 1859 lorsque le terrassier engagea la fouille au niveau des Trois-Artichauts se raccordant sur une boucle de Choulans. Ce squelette de proboscidien fossile, atteignant près de trois mètres au garot, constitue un des plus beaux spécimens en Europe. Il s’agit de l’espèce de mammouth laineux recouvert d’une fourrure de long poils qui recouvrait une couche de poils plus fins. Il convient de noter que le Rhône, à cette époque de glaciation, avait constitué une morain glaciaire au peu au-delà de Lyon. Il atteint 75 mètres au garrot et pourrait avoir 20 000 ans.

Il constitue l’un des plus beaux spécimens découverts en Europe. Sorti de ses caisses en 1872, il dressa sa haute silhouette durant quatre décennies au Palais Saint-Pierre. En 1914 il fut reconstitué dans la salle du « Palais de Glace » au musée Guimet avant de rejoindre le musée des Confluences. Ses défenses ont été montées inversées avant d’être remises en ordre dans le cadre de sa « remise en beauté ».

Le Musée des Confluences en chiffres


Longueur – 180 m
Largeur – 90 m
Hauteur -37 m depuis le Socle, + 8 m de Socle
Superficie totale – 27.000 m²
Jardin – 24.400 m²
Terrasse – 210 m²
Panneaux photovoltaïques – 500 m2