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Lorenzaccio d’Alfred De Musset Cie Marius . Mise en scène de Waas Gramser avec Roy Aernouts, Dagmar Dierick, Lukas De Wolf, Waas Gramser et Kris Van Trier

Lorenzaccio – Synopsis

Lorenzo est un être torturé et solitaire, épris d’absolu. Sous sa fragilité et son infamie apparentes, il bouillonne de ressentiment et veut accomplir un acte grandiose qui le fera sortir de l’ombre et regagner l’amour de sa mère.

Lorenzaccio – Critique

Comme à son habitude, les comédiens de la compagnie Marius qui pratiquent le théâtre en plein air,  accueillent en signe de bienvenue le public dans la cour du Lycée de St-Just avec un verre et un cornet de gâteaux secs, avant la représentation.

Les comédiens en bleu de travail et devant la très belle façade en pierre avec galerie de circulation au Rez de Chassée du lycée sont déjà là sur l’espace de jeu, face aux spectateurs qui iront s’assoir  sur les gradins en bois,

Ici, point de décors imposants ou de costumes somptueux pour aborder ce drame romantique du XIXe siecle qui se déroule à Florence au XVIe siècle.

Avec quelques planches et des caisses en bois, deux fauteuils eux aussi en bois et quelques accessoires , ils créent des lieux en privilégiant le verbe dans une valse ininterrompue des corps entre cour et jardin pour nous donner à écouter un texte dense et précieux.

D’acte en acte, l’histoire de ce héros désespéré se construit et les intrigues politiques, religieuses ou amoureuses des protagonistes prennent forme sous nos yeux.

En un peu plus de 2h sur le temps prévu Lorenzaccio interprété par Waas Gramser,  avec force, talent  et conviction prend des chemins de traverse, tandis que le drame qui se trame en coulisse, va s’achever de manière  inéluctable dans un bain de sang.

Pour célébrer le thème central de l’individu qui s’élève contre l’abus du pouvoir en place la petite troupe, mais grande par le talent , avec une diction parfaite teintée de l’accent parfois rugueux flamand a donné vie à une galerie de personnages qui sont prêts à toutes les intriques, les compromissions et évidemment trahisons dans le seul but de faire triompher la justice individuelle au profit de toutes les turpitudes.

Le texte d’une modernités incroyable à quelques siècles d’écart nous parle d’autrefois à Florence et d’ aujourd’hui en dénonçant les travers d’une société qui ne cesse de se dégrader et de les  reproduire sans cesse.

Un texte d’une modernité incroyable

Même si les rôles d’hommes et de femmes sont interchangeables dans la mise en scène étonnante, fluide, alerte et fine de Waas Gramser et ce malgré une interprétation parfaite de tous les comédiens-nes, je pense que la présence d’un homme aurait été bénéfique pour incarner la figure de ce héros romantique.

Si les répliques dans l’oeuvre de Musset ont débordées parfois du texte original et se sont teintées au cours du spectacle des mots des interprètes, cela a permis aux spectateurs attentifs d’être amusés par l’humour de nos amis belges, capables d’improviser à tous moments  pour combler un trou de mémoire ou détendre l’atmosphère.

C’est néanmoins sous des tonnerres d’applaudissements que le public salua la performance non-stop de 2h15 de toute la troupe de la compagne belge Marius.

Gérard SERIE

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