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DEVOIR DE MEMOIRE
Parce qu’il demeure plus que jamais nécessaire de se souvenir : Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon rend hommage aux victimes des persécutions nazies à travers un podcast.
Une date symbolique : 80 ans de la libération d’Auschwitz
Le 27 janvier 1945, l’Armée rouge entre dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, situé à l’ouest de Cracovie, en Pologne occupée. Ce jour-là, environ 7 000 détenus, hommes, femmes et enfants, sont libérés, survivants de l’enfer concentrationnaire. Auschwitz, devenu le symbole de la Shoah, fut l’un des principaux sites d’extermination mis en place par le régime nazi. Plus de 1,1 million de Juifs y furent assassinés, ainsi que des résistants, des prisonniers de guerre soviétiques et d’autres populations persécutées.
Depuis 2002, cette date du 27 janvier est consacrée à la mémoire des victimes de l’Holocauste par le Conseil de l’Europe, avant d’être adoptée officiellement par l’ONU en 2005 sous le nom de Journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste. En France et en Allemagne, elle prend une signification élargie sous l’intitulé de Journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité.
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation (CHRD) de Lyon participe activement à ce devoir de mémoire en organisant des événements et en proposant des ressources éducatives pour sensibiliser le public à l’histoire de la Shoah et de la répression nazie.
Les persécutions de la population juive à Lyon sous l’Occupation
Lyon, considérée comme la capitale de la Résistance, fut également une ville marquée par la traque des populations juives et l’arbitraire de la Gestapo. Dès 1940, les premières lois antisémites du régime de Vichy privent les Juifs de leurs droits civiques et professionnels. Puis, avec l’occupation allemande en novembre 1942, les persécutions s’intensifient sous la direction de Klaus Barbie, chef de la Gestapo lyonnaise.
Parmi les nombreuses rafles ayant eu lieu à Lyon, certaines restent tristement célèbres :
- La rafle du camp de Vénissieux (26 août 1942) : Près de 1 016 Juifs étrangers y furent internés avant d’être déportés à Drancy puis Auschwitz. Grâce à la mobilisation de plusieurs associations, 108 enfants purent être sauvés.
- La rafle de la rue Sainte-Catherine (9 février 1943) : Sous les ordres de Klaus Barbie, la Gestapo arrête 86 personnes dans les locaux de l’Union Générale des Israélites de France (UGIF). 80 d’entre elles seront déportées et assassinées à Auschwitz, Sobibor et Bergen-Belsen.
- La rafle des enfants d’Izieu (6 avril 1944) : 44 enfants et 7 adultes de la colonie d’Izieu furent déportés. Seule une adulte survécut aux camps.
- Le dernier convoi partant de Lyon (11 août 1944) : 650 personnes, dont des résistants extraits de la prison de Montluc et des Juifs raflés dans la région lyonnaise, furent déportées. Ce convoi, le dernier à partir de Lyon, est unique en France par son itinéraire direct vers Auschwitz sans passage par un camp de transit.
Ces rafles et déportations furent des crimes orchestrés avec la complicité du régime de Vichy et conduisirent, après la guerre, au procès de Klaus Barbie, condamné en 1987 pour crimes contre l’humanité.
Un travail de mémoire essentiel : le podcast du CHRD sur la rafle de la rue Sainte-Catherine
Dans le cadre de cette journée du 27 janvier, le CHRD lance un épisode spécial de son podcast Lyon dans la guerre, consacré à la rafle de la rue Sainte-Catherine. Cet épisode retrace l’histoire de cet événement tragique, replacé dans le contexte plus large de la répression nazie à Lyon.
Grâce aux témoignages d’anciens résistants et de survivants, collectés depuis les années 1990, le CHRD continue de faire entendre la voix de celles et ceux qui ont vécu ces heures sombres. Ce travail de mémoire est fondamental pour comprendre l’histoire et pour lutter contre l’oubli.
Un devoir de transmission pour les générations futures
À travers ses expositions, ses événements et ses productions documentaires, le CHRD de Lyon rappelle que la transmission de l’histoire est essentielle pour éviter la répétition des tragédies passées.
Alors que les derniers témoins de la Shoah disparaissent, il incombe aux institutions et aux citoyens de continuer à porter leur mémoire, afin que jamais ne s’efface le souvenir des victimes des persécutions nazies.
➡ Pour écouter le podcast et en savoir plus sur les événements organisés par le CHRD, rendez-vous surwww.chrd.lyon.fr.
✍️ Hervé Troccaz
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