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Un film de Nils Tavernier
Avec Guillaume Gallienne, Adeline d’Hermy, Violette Guillon
La vie devant moi – Synopsis
Paris, 1942. Tauba, une adolescente vive et audacieuse, échappe de justesse à la rafle du Vél’ d’Hiv avec ses parents. Recueillis par un couple bienveillant, les Dinanceau, ils trouvent refuge dans un réduit sous les toits de la capitale. Ce qui devait être une cachette temporaire se transforme en un enfermement de plusieurs années, où le silence et l’immobilité deviennent leur quotidien. Mais Tauba refuse de se laisser consumer par l’attente. Avec une ingéniosité farouche, elle défie l’ombre qui menace de les engloutir, transformant leur isolement en un combat pour la survie et la dignité.
La vie devant moi – Critique
Ce drame historique, inspiré du témoignage bouleversant de Tauba Zylbersztein, nous plonge au cœur de l’Occupation et des premières rafles de juifs en France. Nils Tavernier livre un huis clos intense où la peur, la résilience et l’espoir cohabitent dans un espace exigu, suspendu entre la vie et l’oubli.
Dans cette cachette sous les combles, chaque jour est une épreuve où le temps semble figé. Pour conjurer l’angoisse et briser la monotonie des 765 jours de clandestinité, les membres de cette famille inventent des rituels : le père compte, à travers l’œilleton du toit, les briques des immeubles, les passants, les chats et les rats qui arpentent la rue. Tauba, elle, dessine au sol un clavier imaginaire et « joue » du piano en silence. Une façon de refuser l’oubli, de donner du sens à l’invisible.
Ce récit sous l’Occupation est enrichi d’images d’archives, restituant avec précision le contexte historique. La déportation est évoquée avec sobriété à travers des photographies saisissantes, montrant l’horreur sans jamais sombrer dans le voyeurisme. Le film prend ainsi une dimension mémorielle essentielle, résonnant tragiquement avec l’actualité.
L’interprétation est d’une justesse remarquable
La mise en scène, à la fois sobre et élégante, rend palpable l’écoulement du temps, avec ses moments de tension insoutenable mais aussi ses instants de tendresse, de complicité et d’abandon. Nils Tavernier choisit une narration contemplative, où chaque regard, chaque souffle devient un cri silencieux de résistance.
Un film sobre, puissant et nécessaire
L’interprétation est d’une justesse remarquable. Adeline d’Hermy incarne avec une émotion poignante une mère dévouée, tiraillée entre la peur et la nécessité de rester forte. Guillaume Gallienne, bien que son rôle manque parfois de développement, est bouleversant en père protecteur et époux aimant. Violette Guillon, dans la peau de Tauba, illumine chaque scène par sa fraîcheur et son intensité.
Les seconds rôles apportent une profondeur précieuse à l’ensemble. Sandrine Bonnaire, Rod Paradot, Laurent Bateau et Bernard Le Coq livrent des performances solides et incarnent avec justesse les figures anonymes de la solidarité et du courage.
Un film sobre, puissant et nécessaire, qui réaffirme le devoir de mémoire avec une sensibilité rare.
✍️ Gérard Sérié
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