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La Pie Voleuse de Robert Guédiguian – Synopsis
Maria n’est plus toute jeune, mais elle déborde d’énergie. Chaque jour, elle prend soin des plus âgés qu’elle, s’occupant d’eux avec une dévotion exemplaire. Dans ce petit quartier de Marseille, elle est une présence rassurante, une confidente, une amie. Mais Maria a un secret : poussée par la précarité, elle prélève discrètement quelques billets dans les portefeuilles de ceux qu’elle aide, convaincue qu’ils n’y verront que du feu.
Tout bascule lorsqu’une plainte pour abus de faiblesse est déposée. Placée en garde à vue, elle se retrouve confrontée à son propre reflet : est-elle une bienfaitrice ou une voleuse ? Un certain Monsieur Moreau va alors bouleverser son destin d’une manière inattendue…
La Pie Voleuse de Robert Guédiguian – Critique du film
Avec La Pie Voleuse, Robert Guédiguian nous livre un film empreint de nostalgie et d’humanité, une chronique sociale profondément ancrée dans le décor vivant de L’Estaque, ce quartier marseillais qui lui est si cher.
À travers le personnage de Maria, incarnée par une Ariane Ascaride lumineuse et bouleversante, le cinéaste brosse le portrait d’une femme en équilibre précaire entre tendresse et survie, entre amour sincère et petites trahisons. Inspiré du poème Les Pauvres Gens de Victor Hugo, ce film est avant tout une fresque humaine poignante, où la précarité côtoie la dignité, et où les liens tissés entre ces âmes oubliées du système prennent une dimension presque sacrée.
Un subtil équilibre subtil entre humour, mélancolie et critique sociale
Robert Guédiguian excelle une fois encore dans l’art de saisir l’essence du quotidien et des « petites gens », ceux qui peinent à s’en sortir mais dont la richesse réside dans l’entraide et les émotions partagées. La Pie Voleuse se distingue par son équilibre subtil entre humour, mélancolie et critique sociale, sans jamais tomber dans le misérabilisme.
Une des grandes surprises du film réside dans ses dialogues, plus crus qu’à l’accoutumée chez le réalisateur. Le cinéaste ose des échanges vifs et authentiques, donnant une force supplémentaire à ses personnages, notamment Laurent, l’agent immobilier incarné par un excellent Grégoire Leprince-Ringuet.
Retrouver la fidèle troupe du cinéaste est un vrai bonheur. Ariane Ascaride, toujours aussi magistrale, donne à Maria une profondeur et une fragilité captivantes. Jean-Pierre Darroussin livre une performance émouvante dans le rôle d’un homme handicapé, tiraillé entre son attachement à son aide-soignante et un fils intéressé uniquement par l’héritage. Et comment ne pas saluer l’ultime prestation de Jacques Boudet, disparu à 89 ans, qui nous offre un bouleversant Monsieur Toulouse, personnage empreint de sagesse et de tendresse ?
Avec sa mise en scène simple mais d’une justesse infinie, La Pie Voleuse est une ode à la résilience et à l’humanité, sublimée par une bande originale qui épouse parfaitement la vie du quartier.
Un film tendre, bouleversant et d’une rare beauté, qui nous rappelle que derrière chaque destin modeste se cache une histoire extraordinaire.
✍️ Gérard SERIE
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