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RESPECT A LA LETTRE
Le Musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique de Lyon, après l’immense succès de l’exposition consacrée à Hayao Miyazaki, revient avec une nouvelle proposition captivante intitulée Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra. Cette exposition explore les multiples facettes d’un cinéaste qui a non seulement révolutionné le cinéma, mais aussi redéfini l’usage de la typographie dans l’art cinématographique. Décryptage d’une œuvre où lettres et images dialoguent avec brio.
Jean-Luc Godard : un cinéaste aux audacieux formels, jusque dans la typographie
Jean-Luc Godard est mondialement reconnu comme un maître de l’innovation cinématographique (Pierrot le fou), mais son génie ne s’arrête pas à la réalisation. Tout au long de sa carrière, il a utilisé les mots et les typographies à l’écran comme des éléments à part entière de son langage cinématographique. Qu’il s’agisse des lettrages abrupts de Pierrot le Fou, des intertitres percutants de Week-end ou des jeux de mots visuels dans Adieu au langage, il a toujours manipulé le texte comme un moyen d’expression visuelle, à la frontière du graphisme et du cinéma.
L’exposition met en lumière ces choix esthétiques audacieux, où chaque caractère typographique devient une déclaration artistique. En superposant des mots à ses images, Jean-Luc Godard questionne le spectateur, provoque, interpelle. Les polices de caractère, les couleurs et les cadrages participent à une esthétique radicale et novatrice, que l’exposition explore avec une richesse d’exemples fascinants.
Une histoire de famille, d’influences et de filiations
Le lien entre Jean-Luc Godard et la typographie ne s’arrête pas à ses films. Une dimension personnelle et familiale s’invite dans cette exposition : son oncle, Maximilien Vox, figure incontournable de la typographie française, a joué un rôle déterminant dans son rapport au texte et à l’image. Théoricien et praticien du graphisme, Maximilien Vox est à l’origine de nombreux travaux sur la classification des polices de caractères.
L’exposition propose un regard inédit sur cette filiation artistique, soulignant comment les idées de Vox ont pu influencer le travail de Godard. À travers des archives familiales, des correspondances et des documents inédits, le visiteur découvre une facette méconnue du cinéaste : celle d’un héritier d’une riche tradition graphique, qu’il a su transformer en un outil poétique et politique.
Éclatantes apparitions : des enseignes et des journaux au service de la narration
Un autre aspect fascinant de l’exposition conçue par Paule Palacios-Dalens réside dans la mise en avant des détails graphiques dans les films de Jean-Luc Godard. Qui peut oublier les enseignes lumineuses qui rythment les plans de À bout de souffle, ou encore les cadrages serrés sur des manchettes de journaux dans Le Petit Soldat ? Ces fragments d’écrits, souvent en arrière-plan, deviennent des personnages à part entière, apportant une profondeur narrative et esthétique à ses œuvres.
Les commissaires de l’exposition ont rassemblé une collection impressionnante de ces éléments graphiques, accompagnés d’analyses sur leur rôle dans la narration. Les visiteurs sont invités à regarder de plus près ces éclats typographiques, témoins de l’attention méticuleuse que Godard portait au détail.
Les maquettes originales des Histoire(s) du cinéma : un trésor dévoilé
Le clou de l’exposition est sans aucun doute la présentation des maquettes originales des Histoire(s) du cinéma, œuvre monumentale de Jean-Luc Godard. À travers cette série, le cinéaste réinvente la manière de raconter l’histoire du cinéma en superposant images, textes et sons dans un montage unique en son genre.
Ces maquettes, rarement exposées au public, dévoilent le processus créatif derrière cette œuvre phare. Annotées, raturées, elles montrent comment Godard manipulait la typographie avec la même intensité qu’il découpait ses plans. Ces artefacts offrent une plongée intime dans l’atelier d’un créateur pour qui chaque lettre avait un poids et chaque mot une résonance.
Hervé Troccaz
Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra – Informations pratiques
Dates
L’exposition Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra est un rendez-vous incontournable pour les passionnés de cinéma, de graphisme et d’histoire culturelle. Elle est visible au Musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique du 31 janvier au 4 mai 2025
Adresse
📍13 Rue de la Poulaillerie
69002 Lyon
🚇 Métro ligne A, arrêt Cordeliers
Bus : C3, C5, C9, C13, C14, 27, 171
Cars : dépose-minute quai
Jean-Moulin (côté Rhône)
Horaires
🕒 Ouvert du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h00
Tarifs
Plein tarif : 6 € – 8€ (en période d’exposition)
Tarif réduit : 4 € – 6€ (en période d’exposition)
Jeunes de 18 à 25 ans
Titulaires des passes annuels Musée des Confluences et Lugdunum
Employé·es de l’Office de Tourisme de Lyon
Titulaire d’un billet d’entrée des musées Gadagne ou du musée de l’automobile Henri Malartre datant de moins de 6 mois
Gratuité (sur présentation d’un justificatif) :
Jeunes de moins de 18 ans
Personnes en situation de handicap et leur accompagnateur
Personnes sans emploi, non imposables, bénéficiaires du RSA et minima sociaux
Carte ICOM, carte guide-conférencier·e
Carte Presse
Carte Lyon City Card, carte musées et culture de la Ville de Lyon
Membres des Amis du musée de l’Imprimerie
Adhérent·es MAPRA ou Maison des Artistes
Employé·es et retraité·es de la Ville de Lyon, du CRR et de l’ENSBA de Lyon
Site internet : https://www.imprimerie.lyon.fr
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