Espace Gerson : Alexandre Pesle - Conseil à des jeunes qui veulent rire de tout

Il y a certains rôles qui vous collent à la peau… Connu du grand public pour son interprétation de Sylvain Müller dans la série « Caméra café » diffusée sur M6, Alexandre Pesle demeure surtout et avant tout un excellent auteur. Outre la série créée par Bruno Solo et Yvan Le Bolloc’h, il a collaboré à de  prestigieux projets comme la série H, ou encore des sketchs pour Les Nuls. L’humoriste n’a pas son pareil pour dire des choses vraies sur la société. Il présente son nouveau one-man-show intitulé « Conseils à des jeunes qui veulent rire de tout » à l’Espace Gerson. Rencontre.

Propos recueillis par Hervé Troccaz

Pouvez-vous nous présenter ce nouveau spectacle ?

Je l’ai écrit avant les attentats de Charlie Hebdo. Ces événements ne m’ont que conforté dans l’écriture de mes sketchs. Je trouve que mon approche demeure pertinente au regard de l’actualité. En effet je trouve que la société s’est radicalisée. On constate également une montée des communautarismes. Tout ceci demeure fort dommageable car nous respirons le même air ! Il faudra bien un jour nous entendre pour apprendre à vivre tous ensemble sur cette même planète. En ce sens, mon approche demeure différente parfois de mes confrères, ce n’est pas un spectacle où je parle de ma vie, de mon quotidien, mais des sujets qui me tiennent à cœur.

Vous souhaitez faire réfléchir le spectateur en interrogeons sur la possibilité de rire de tout…

Comme je le dis souvent, rire est le propre de l’homme mais j’y vais au Karcher ! Pour autant mon but n’est pas de faire passer des messages. La finalité est de rigoler, s’amuser.


Quels thèmes abordez-vous ?

J’invite le public s’interroger sur la nécessité de l’humour dans notre société. J’explique ainsi qu’il y a un seul racisme qui perdure, c’est l’anti-parisianisme. Le tout illustré par des exemples où je fais preuve de beaucoup d’autodérision. De manière générale je suis très intéressé avant tout par tout ce qui relève de la psychologie des masses et du sociétal. J’ai envie d’apporter un peu de poil à gratter et, en tant qu’artiste j’essaie de comprendre le monde dans lequel on vit. J’explique l’importance de l’usage du second degré, d’autant que j’ai été bercée à l’école Canal+ en écrivant pour la série H et Les Nuls. Mon truc à moi, ce n’est pas de parler de mes problèmes quotidiens, comme par exemple avec mon chauffeur Uber, mais un humour plus corrosif qui pointe du doigt les travers de notre société.`

 

Quel type de personnage campez-vous ?

J’incarne un homme pleutre. Tellement lâche qu’il pourrait donner du courage aux plus lâche des hommes.

Ce second spectacle reprend une partie du titre du précédent, c’est une volonté ?

Cela m’a amusé de jouer la carte de la continuité, je trouvais amusant de faire référence en effet au premier show. C’est un peu comme si je poursuivais une collection.

 

Le grand public vous a découvert avec le rôle de Sylvain Müller. Les personnes présentes dans la salle viennent elles vont voir pour cette raison ?

La série Caméra Café a acquis un statut culte. J’en parle d’ailleurs de mon spectacle, avec beaucoup d’autodérision. Bien entendu, cela fait partie de mon histoire et cela me rend heureux de voir que les gens me reconnaissent encore dans la rue 15 ans plus tard, d’autant qu’elle est encore diffusée sur certaines chaînes TNT. Cette série a été un grand moment de bonheur. Certains spectateurs viennent me voir car ils m’ont connu à la télévision, avant de découvrir mon univers. Comme je le dis souvent, ils arrivent pour venir voir Sylvain et repartent avec Alexandre 😉

Alexandre Pesle – « Conseils à des jeunes qui veulent rire de tout », du 16 au 19 janvier 2019 à l’Espace Gerson