7alyon.com aime les jeunes talents ! Après le photographe Tony Noël, rencontre avec Émilie Ettori, illustratrice lyonnaise. La jeune femme s’est fait remarquer avec des vues du ciel et des portraits de quartiers.

Propos recueillis par Hervé Troccaz

Pourquoi vous intéressez-vous aux vues aériennes ?

J’ai toujours été passionnée par cette approche, y compris quand j’exerçais mon ancien métier d’architecte. Dans ce cadre, j’employais souvent des axonométries. Cette forme de représentation en deux dimensions d’objets en trois dimensions a pour objectif de conserver l’impression de volume ou de relief. Petit à petit, j’ai reçu de nombreuses demandes qui m’ont incité à franchir le pas et de quitter mon emploi salarié.

J’ai toujours dessiné, même quand je travaillais dans une agence d’architecture. J’ai toujours eu ce parti pris de dessiner à la main. Un croquis demeure beaucoup plus parlant qu’une modélisation en trois dimensions, qui reste un document plus technique. J’ai commencé par dessiner mon quartier, la Guillotière. Puis on m’a demandé d’organiser une petite exposition montée de la Grande Côte. C’était à la suite de cet événement que j’ai dessiné d’autres quartiers que le mien. Au total, je me suis déjà intéressé à une dizaine de quartiers lyonnais. Mais il me reste beaucoup de demande à satisfaire, par exemple Villeurbanne, ou encore Jean Macé. Je constate que les habitants sont très attachés leur quartier.

Qui sont vos clients ?

Ce sont essentiellement des particuliers qui achètent mes croquis. J’interviens également pour des entreprises qui me demandent des projets sur-mesure, par exemple dans le domaine immobilier. J’ai également quelques demandes pour des magazines comme Vivre Lyon.

Comment définiriez-vous votre style ?

Je ne suis peut-être pas la meilleure personne pour répondre à cette question (rires). Je propose donc des vues aériennes, dans un style naturel. Je trouve cette approche moins froide qu’une photo. Elle permet d’intégrer des personnages et d’être adaptable en fonction des situations. Je pense que je rester fidèle le plus possible à la réalité, c’est ce qui est apprécié dans mon travail. Les habitants doivent reconnaître leur quartier, qu’il soit identifiable au premier coup d’œil.

Comment procédez-vous pour travailler ?

Réaliser de tels dessins prend beaucoup de temps, plusieurs jours. C’est un travail minutieux. J’utilise les cartes en trois dimensions de Google, qui me permettent de déterminer le tracé des rues. Puis je complète mon travail d’investigation avec des photos. Pour des bâtiments plus complexes comme le Grand Hôtel-Dieu ou Fourvière, je m’appuie sur des dessins d’ »élévations » (Une élévation est la représentation d’une façade. C’est la vue la plus commune pour représenter l’aspect extérieur d’un bâtiment – NDLR°. Car les vues aériennes du célèbre moteur de recherche ne sont parfois pas assez précises et détaillées. J’ai besoin que le rendu soit minutieux.

Je propose mes œuvres dans plusieurs formats. Le plus classique 30 par 40, mais également des posters plus grands, 100 par 70.

Je travaille avec de l’encre et des plumes. Une fois le dessin réalisé, il est scanné, puis je rajoute les couleurs sur un logiciel, avec une palette graphique.

Où peut-on faire l’acquisition de vos dessins ?

Les personnes intéressées par mon travail peuvent acheter mes dessins sur mon site en ligne. Je dispose également d’un réseau de points de vente, une dizaine au total, qui proposent une sélection de mes oeuvres.

Quels sont vos projets, vous intéressez-vous à d’autres villes ?

En effet, j’ai dessiné d’autres vues aériennes de villes comme Paris, Dieppe, Bordeaux ou Lille. Je ne réalise plus de commandes sur-mesure, car cela me prend trop de temps. En tout cas ce qui me fait très plaisir, c’est de constater que les personnes sont très attachées à leur ville natale, il y a un côté très affectif avec le lieu où l’on vit ou celui où l’on a vécu.

Le site officiel d’Emilie Ettori – Illustration

Crédit photos : Leofotka – Papermint – Emilie Ettori