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Il reste encore demain de et avec Paola Cortellesi mais aussi Valerio Mastandrea, Romana Marcella,Maggiora Vergano, Emmanuela Fanelli, Alesia Burela
Il reste encore demain – Synopsis
Delia se réveille chaque matin avec une gifle de son mari Ivano. Après avoir préparé le petit-déjeuner de ses enfants et vidé l’urinoir de son beau-père alité, elle quitte la maison pour effectuer des travaux sous-payés pour ramener à son mari le peu d’argent gagné qui n’est jamais suffisant. Toute la journée, elle continue de recevoir des gifles de toutes parts. Car Delia n’est pas seulement pauvre, elle est aussi une femme.
Il reste encore demain – Critique du film
Avec ce titre énigmatique, court et percutant, “C’è ancora domani” facilement mémorable en français “Il reste encore demain“, il traduit d’une certaine manière l’optimisme et l’espoir.
Tourné à Rome, ce film qui s’inscrit aujourd’hui dans la mouvance du néoréalisme italien des années 1943 à 55, à une époque où les réalisateurs italiens comme Antonioni, Rossellini, De Sica, Visconti sortent des studios de Cinecittà pour tourner en extérieur, “Il reste encore demain“, restitue avec justesse l’atmosphère de la ville dans l’après-guerre.
Une ode à la résilience et à l’espoir
Cette histoire poignante et captivante qui est aussi une ode à la résilience et à l’espoir, nous plonge dans la Rome de l’après-guerre, une époque marquée par les cicatrices du conflit et l’espoir d’un avenir meilleur.
Delia, interprétée avec brio par Paola Cortellesi, est une femme ordinaire aux prises avec les difficultés quotidiennes de la vie familiale et d’un mari autoritaire. Son existence bascule lorsqu’elle reçoit une lettre mystérieuse qui remet en question tout ce qu’elle croyait savoir sur elle-même et sur le monde qui l’entoure.
C’est le premier long métrage réalisé par Paola Cortellesi, qui est également actrice dans le film. Elle montre une grande maîtrise de la mise en scène et crée un film touchant et plein d’humour. Elle parvient avec intelligence à capturer l’essence de la vie quotidienne des femmes italiennes dans l’après-guerre.
Une mise en scène subtile et élégante
Avec cette -mise en scène subtile et élégante la jeune cinéaste met parfaitement en valeur l’histoire et les personnages. La caméra capture avec justesse la beauté déchue de la Rome d’après-guerre et les émotions complexes des protagonistes. L’utilisation de la lumière et des couleurs est particulièrement remarquable, contribuant à créer une atmosphère à la fois nostalgique et pleine d’espoir.
Pour les prises de vues,la réalisatrice, Paola Cortellesi utilise une caméra mobile et un cadrage serré pour créer un sentiment d’intimité et d’immersion. Les scènes sont baignées d’une lumière naturelle douce, ce qui donne au film une ambiance nostalgique et poétique.
A une époque où la société italienne comme française ou espagnole était encore très patriarcale, les femmes étaient souvent cantonnées à des rôles domestiques et avaient peu de pouvoir de décision.
Le machisme était encore très présent, et les hommes avaient souvent une attitude condescendante envers les femmes. Le film montre bien comment Delia et les autres femmes luttaient contre ces injustices et tentaient de se libérer du carcan des traditions.
Il est aussi question dans ce film en dehors du patriarcat : de la famille, de l’éducation des enfants et surtout de la pression sur les jeunes filles en matière d’instruction scolaire.
Au-delà de son contexte historique précis, “Il reste encore demain” aborde des thématiques universelles qui résonnent encore aujourd’hui. Le film explore la quête d’identité et le courage de se libérer des carcans sociétaux, des thèmes particulièrement pertinents pour les femmes. L’histoire de Delia est un hymne à l’espoir et à la capacité de l’être humain à se dépasser, même dans les moments les plus difficiles.
Un film poignant et attachant
C’est un film profondément féministe qui défend leur cause et leurs combats vers la liberté en obtenant le droit de vote acquis en Italie le 5 juin 1945 et dont la majorité était fixée 21 ans.
Elles purent être aussi élues et voter à condition d’avoir atteint l’âge de 25 ans .C’est ainsi qu’en 1946, elles ont également pu participer au référendum par lequel le peuple italien est passé de la monarchie à la république.
Les italiennes ont obtenu ces résultats parce qu’après la Seconde Guerre mondiale, elles ont dû commencer à travailler et c’est ainsi qu’elles ont commencé à participer à la vie de la cité et à s’y inclure. Deux ans plus tard, les droits qu’elles venaient d’acquérir ont été inscrits dans la Constitution italienne.
Il reste encore demain est un film poignant et attachant qui offre un regard sensible sur la vie difficile des femmes italiennes dans l’après-guerre. Il est porté par une excellente mise en scène et interprétation parfaite de Paola Cortellesi C’est un premier long métrage très réussi. A voir absolument pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire des femmes et à la société italienne.
Gérard SERIE
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