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Après avoir assisté à la cérémonie d’ouverture, profité d’un déjeuner dans un bouchon et lancé  une projection, Benicio Del Toro a participé à une Masterclass près de deux heures au Pathé Bellecour. Avec modestie et une grande classe, il s’est prêté au jeu des questions/réponses avant de s’envoler pour d’autres cieux. Morceaux choisis.

Une riche filmographie


Directeur du Festival Lumière, Thierry Frémaux a pris la parole en introduction, avant une rétrospective de quatre minutes permettant de prendre la pleine mesure de la riche filmographie de l’acteur, de Las Vegas Parano en passant par Traffic. Un acteur au charisme indéniable .

Il était accompagné de son frère Gustavo, ainsi qu’Antoine-Olivier, l’acteur de Mommy de Xavier Dolan.

Benicio Del Toro était interrogé par Didier Allouch, incontournable du journalisme cinématographique, et spécialiste des Master class, correspondant frenchy de la chaîne privée Canal +. Ce dernier a également réalisé une série de documentaires sur les figures emblématique du cinéma d’outre-Atlantique (Mel Gibson, Quentin Tarantino , Michael Moore …).

L’occasion donc de revenir sur la riche carrière de Benicio del Toro.

Un grand cinéphile

Benicio Del Toro s’est avéré être un grand cinéphile. Malgré l’émergence de nouvelles formes et de l’émergence du streaming ces dernières années, il s’est montré plutôt ouvert d’esprit : « je crois qu’il faut laisser venir, cela ne sert à rien de combattre le changement. J’ai moi-même participé à un film sur Netflix et une mini série. Pour autant, je suis persuadé que la meilleure façon de regarder long-métrage reste dans une salle, un moment de partage en groupe. Il demeure important de garder ce Festival Lumière vivant, le grand public répondra toujours présent.« 

Un acteur chanceux

Modeste, humain et d’une grande gentillesse, l’acteur estime également être chanceux : « j’ai eu la chance d’avoir d’obtenir rapidement des rôles et de débuter ma carrière au bon moment. Bien que je sois acteur depuis près de trois décennies, je continue à apprendre encore sur mon métier« 

La transformation physique pour Las Vegas Parano

Didier Allouch l’a également interrogé sur sa préparation physique pour Los Vegas Parano de Terry Gilliam où il partageait l’affiche avec Johnny Depp. Un rôle qui lui a nécessité de prendre près de 20 kg en seulement deux mois. Benicio Del Toro a témoigné de sa préparation sans encadrement : « Grossir ou maigrir, ce n’est pas ça qui fait de vous un bon ou un mauvais comédien. Je l’ai fait de manière basique sans la présence d’un nutritionniste et d’entraîneur. Je mangeais simplement une quinzaine de nets par jour, pour prendre près de 2 kg. Pour ne rien arranger, cela me donnait en vie ensuite de manquerait de poulet fruits depuis cette expérience. Si je regarde un beignet, je prends un kg direct ! » a plaisanté l’acteur.

Benicio Del Toro, s’est également attardé sur l’accueil très chaleureux réservé par le public français à ce film devenu culte : « aux États-Unis, le long-métrage a été un cuisant échec. Heureusement, les Français ont aimé ce film, je garde un souvenir très ému lors de sa présentation au festival de Cannes.« 

Une alchimie avec Steven Soderbergh sur le tournage de Traffic

Traffic lui a permit d’obtenir un Oscar et d’être considéré comme un acteur de premier plan. L’acteur garde un souvenir ému du tournage : « ce que je retiens surtout de Traffic, c’est son réalisateur, Steven Soderbergh. C’était la première fois que j’ai ressenti une telle alchimie avec un cinéaste. On regardait dans
la même direction
. »

La politique américaine : Benicio del Toro fait confiance à la jeunesse


À seulement trois semaines des élections américaines qui opposeront Donald Trump à Kamala Harris, Benicio Del Toro, d’origine americo-espagnole, s’est également exprimé sur la politique en prenant toutes les précautions oratoire requises : « la politique est un jeu sale. Il faut faire très attention à comment on y joue. Attendons de voir comment les électeurs américains vont choisir leur président. J’ai confiance en la jeunesse, il faut faire confiance à la jeunesse. Cependant, quand j’entends que certains citoyens sont traités comme des sous humains, pour des questions d’origine ou de couleur de peau, cela m’effraie grandement.« 

Le tournage d’Usual Suspect

La Masterclass de Benicio Del Toro s’est poursuivie par une séance de questions-réponses avec le public. L’occasion d’évoquer la fameuse scène culte d’Usual Suspect de Bryan Singer, où les acteurs sont alignés, l’occasion de livrer une anecdote : « il s’est passé beaucoup de choses sur cette fameuse ligne, le metteur en scène Bryan Singer voulait faire seulement une prise mais l’un de nous a eu des flatulences. À partir de là, c’était fun et fou, on n’en parle encore, mais on sait toujours pas qui est le fautif parmi Kevin Polak, Steffen, Baldwin, Gabriel Byrn ou Kevin Spacey« .

Un passage derrière la caméra ?


Avant de quitter la salle, l’acteur a également évoqué le réalisateur avec lesquels il rêve de travailler. Les frères Coen ou encore Martin Scorcese. A bon entendeur…

Benicio Del Toro a évoqué également la possibilité de passer derrière la caméra. L’occasion peut-être de mettre son expérience au service d’autres acteurs.

Hervé Troccaz

Benicio del Toro – Projections au festival Lumière

Plusieurs long-métrages avec Benicio del Toro sont projetés dans le cadre du Festival Lumière 2024, dont Che en deux parties de Steven Soderberg,  Jimmy P. (psychothérapie d’un indien des plaines) d’Arnaud Desplechin, Sicaro de Denis Villeneuve, Las Vegas Parano de Terry Gilliam.

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