Synopsis
Dans LesAnimaux Fantastiques 1, New York a été sauvée grâce à Norbert Dragonneau et ses fidèles compagnons, Croyance s’est envolé dans une nuée de cendres, Grindelwald a été arrêté et promettait de s’échapper. En mage noir qui se respecte, il honore sa promesse dans le deuxième opus de cette saga, Les Crimes de Grindelwald. Le film nous plonge dans le Paris de 1927, les façades des immeubles sont salies par la suie, les terrasses des cafés sont bondées, les sorciers évoluent en toute discrétion parmi les moldus. Grindelwald poursuit ses sombres projets, rassemble ses partisans et continue de mobiliser parmi les sorciers. Albus Dumbledore, le seul qui semble capable de l’arrêter, fait appel à Norbert Dragonneau, qui avait déjà déjoué les plans du puissant sorcier.
Les Crimes de Grindelwald nous présente un casting Hollywoodien, avec Eddie Redmayne qui incarne toujours Norbert Dragonneau ; Johnny Depp dans le rôle de Grindelwald et Jude Law dans celui de Dumbledore ; mais surtout d’incontournables têtes d’affiche : Pickett, le Botruc, et le Niffleur, déjà au casting du premier film.
Critique
GUERRE ET PAIX
Dans cet opus, bien que les animaux fantastiques soient les alliés indispensables du magizoologiste, ils occupent une place secondaire dans le développement de l’histoire. Ici, l’intrigue se concentre sur la recherche de Croyance, que nous voyions disparaître à la fin du premier film, et sur les mystérieux projets de Grindelwald. Les personnages, aux intérêts et buts différents, semblent converger. Mais les informations ne sont dévoilées au spectateur qu’au fur et à mesure de leurs avancées respectives. De ce fait, le film, qui présente déjà un scénario complexe, avec de nombreux rebondissements, est d’autant plus délicat à comprendre. Cependant, cette progression floue, rythmée par les péripéties des héros, est captivante et rend également le film plus crédible. Les secrets sont bien gardés, les révélations ne sont jamais spontanées et les personnages agissent selon leurs intérêts propres.
L’accent est mis sur les émotions des protagonistes, leurs histoires particulières et leur psychologie, qui devient un véritable moteur de l’action, et ceci sans tomber dans le pathos. Notons cependant que la version originale présente des personnages plus spontanés et moins naïfs. Norbert Dragonneau, Tina et Queenie Goldstein et Jacob Kowalski, tous anglais ou américains, arpentent Paris. La version anglaise permet donc de mieux comprendre leurs confusions, et leur enlève un côté dramatique assez présent en français. Plus généralement, l’ambivalence des protagonistes est très appréciée : tous ont leur part d’ombre, leurs peurs, leurs indécisions mais aussi leurs valeurs, qui guident leurs comportements. Ainsi, même l’impitoyable Grindelwald est motivé par des buts plus universels que la simple quête de pouvoir. On retrouve dans ce travail des personnalités les questionnements déjà présents dans la saga des Harry Potter, la relation non binaire entre le bien et le mal, entre moldus et sorciers, entre la fin et les moyens… Replacé dans son contexte de l’entre-deux guerres, le film est encore plus frissonnant…On peut également y voir un questionnement politique très actuel, avec la question de l’impact du discours politique sur la foule et les questions que le nationalisme pose aujourd’hui.
Au-delà de cette lecture à plusieurs niveaux, le spectateurpeut simplement se laisser transporter dans le monde magique créé par JK. Rowling et David Yates, le réalisateur. Les effets spéciaux sont époustouflants, et les ambiances sont variées. Tantôt très sombre et froid, tantôt coloré et explosif, ce film est éblouissant. Malgré un scénario quelque peu compliqué, le deuxième opus de la saga des Animaux Fantastiques demeure incroyablement juste dans la réflexion, esthétique dans la réalisation, et mérite d’être vu sur grand écran.
Océane FÉLIX