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Réalisé par Guillaume Nicloux
Avec Sandrine Kiberlain, Laurent Lafitte, Amira Casar, Pauline Etienne, Mathilde Olivier, Laurent Stocker.
Sarah Bernhardt, La Divine – Synopsis
Paris, 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. IcĂ´ne de son Ă©poque et première star mondiale, la comĂ©dienne incarne aussi une femme libre, moderne et passionnĂ©e, dĂ©fiant les conventions. Plongez dans l’intimitĂ© de cette lĂ©gende, au-delĂ des apparences.
Sarah Bernhardt, La Divine – Critique du film
Étonnamment, Divine est le premier long-mĂ©trage consacrĂ© Ă cette diva française, malgrĂ© sa renommĂ©e internationale. Le film ne se prĂ©sente pas comme un biopic classique, mais explore trente ans de moments cruciaux de la vie de Sarah Bernhardt, depuis son jubilĂ© jusqu’Ă l’amputation de sa jambe.
Le rĂ©alisateur Guillaume Nicloux prend quelques libertĂ©s avec la rĂ©alitĂ© historique. Des anachronismes, tels que des tableaux de Munch et Monet ou l’Ă©lectricitĂ© omniprĂ©sente, parsèment le film. Ces choix artistiques n’enlèvent rien Ă la qualitĂ© visuelle, portĂ©e par des dĂ©cors somptueux et des costumes magistraux.
Un clin d’Ĺ“il amusant concerne les sociĂ©taires de la ComĂ©die-Française prĂ©sents dans le film, sachant que Sarah Bernhardt y entra Ă 18 ans avant de claquer la porte Ă cause d’un diffĂ©rend, pour finalement y revenir huit ans plus tard.
Le film pose également la question de savoir si Lucien Guitry fut réellement le grand amour de cette femme libre, qui collectionna pourtant de nombreux amants.
La rĂ©alisation soigne particulièrement les dĂ©tails : les reconstitutions historiques, le casting cinq Ă©toiles, et les personnages marquants de l’Ă©poque, comme Victor Hugo, Émile Zola, Lucien et Sacha Guitry, ou encore Edmond Rostand. Tout concourt Ă rĂ©habiliter une Sarah Bernhardt moderne, fĂ©ministe et vibrante.
Cependant, un choix frustrant du rĂ©alisateur est l’absence de scènes oĂą la comĂ©dienne joue sur scène, ce qui aurait offert une immersion supplĂ©mentaire.
Sandrine Kiberlain excelle dans le rĂ´le-titre.
Le film aborde avec finesse les sujets sensibles, comme la bisexualité de Sarah Bernhardt et son engagement en faveur de l’affaire Dreyfus. Ce portrait dense célèbre également l’amour des mots, des belles lettres et la lutte contre les carcans sociaux de la Belle Époque.
Sandrine Kiberlain excelle dans le rôle-titre. Elle incarne avec brio la première « influenceuse » de l’histoire, rendant justice à la complexité et à l’intensité de cette tragédienne mythique. Laurent Lafitte interprète un Lucien Guitry réservé mais amoureux, tandis que Laurent Stocker campe un « Pitou », serviteur dévoué. Sébastien Pouderoux, quant à lui, joue un chirurgien et ami fidèle de la comédienne.
Guillaume Nicloux, habituellement plus à l’aise dans le polar, relève ici le défi d’un film d’époque avec dignité et succès. Divine dépoussière le mythe et offre un véritable régal cinématographique. Total régal !
GĂ©rard SĂ©rie
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