LE GRINCH

De Scott Mosier, Yarrow Cheney avec Laurent Lafitte, Lior  Chabbat

LE GRINCH, de Scott Mosier
LE GRINCH, de Scott Mosier

Chaque année à Noël, les Chous viennent perturber la tranquillité solitaire du Grinch avec des célébrations toujours plus grandioses, brillantes et bruyantes. Quand les Chous déclarent qu’ils vont célébrer Noël trois fois plus fort cette année, le Grinch réalise qu’il n’a plus qu’une solution pour retrouver la paix et la tranquillité: il doit voler Noël.

 

Le Grinch est devenu, au fil des décennies, un conte traditionnel de Noël. Si sa version littéraire n’est pas des plus connues en France, son adaptation cinématographique sortie en 2000 avec Jim Carrey dans le rôle-titre, a bénéficiée d’une notoriété plus importante. La version 2018 en images de synthèse signée Illumination Entertainment (Moi, moche et méchantLes Minions…) est une jolie surprise.

 

Le récit conduit deux intrigues parallèles : la première met en scène, comme l’indique le titre du film, le Grinch cherchant le meilleur stratagème pour gâcher la fête de Noël du peuple des Chous. La seconde prend le chemin inverse : Cindy-Lou, une fillette consciencieuse qui n’a pas froid aux yeux, cherche à rencontrer le Père Noël pour lui demander un cadeau pas comme les autres : un peu d’aide et de répit pour sa mère courage, qui l’élève seule, elle et ses deux petits frères. Qui a dit qu’un petit conte de Noël cinématographique destiné principalement à la jeunesse ne pouvait pas être empreint de féminisme ? À l’heure où l’école cherche à prévenir les stéréotypes de genre, le film vise juste en affirmant, l’air de rien, que l’éducation des enfants et des tâches domestiques ne reviennent pas exclusivement aux mères, ni exclusivement aux femmes. Bien sûr, ces deux récits se rejoignent en un seul, aboutissant à un happy-end attendu, qui délivre cependant un joli message moral.

Prolongement thématique et filmique de la saga Moi, moche et méchant, , Le Grinch est somme toute bien réalisé : le graphisme est épuré, délicat et coloré, le montage rythmé et les péripéties, parcourues de gags et de gadgets délirants, s’enchaînent à un rythme soutenu. Par ailleurs, l’animation permet un développement des caractères, des attitudes et des actions des personnages animaux bien meilleur que ce que permettrait la prise de vue réelle : Max, le chien dévoué du Grinch, porte le plateau du petit-déjeuner sur sa tête pour aller le servir à son maître, un renne bien plus gros que la moyenne détruit tout sur son passage, et une petite chèvre apparemment innocente hurle à la mort au lieu de bêler. Le film trouve finalement son équilibre entre un scénario enfantin et une mise en scène soignée.

Gérard Sérié