Tous les 20 ans, une nouvelle version d’Une étoile est née sort sur grand écran. Il faut dire que le récit, sublimement cruel, de la rencontre entre une inspirante comédienne et un artiste sur le déclin, constitue un matériau solide. Une sorte de mythologie ancrée dans l’inconscient collectif.
Nous avons beaucoup d’estime pour Bradley Cooper, garçon intelligent qui s’est fourvoyé ces dernières années dans un certain nombre de navets, alors qu’il est souvent capable du meilleur (Américan Sniper de Clint Eastwood). Sa dévotion total à sa première réalisation transparait à l’écran.
Depuis donc sa création dans les années 30, la tragédie traverse les époques, le décor change mais fondamentalement le scripte reste le même. Un sujet quasi intemporel tant le show-business fonctionne sur les mêmes principes. D’autant que les long-métrages sont souvent l’occasion de s’interroger sur les nombreux renoncements que les célébrités ont consenti pour arriver au firmament. C’est l’histoire au hollywoodienne ultime.
Guère étonnant que Clint Eastwood, mentor et ami de Bradley Cooper, ce soit longtemps intéressé au projet. Le fantôme du cinéaste, du réalisateur de La route de Madison plane sur a star is born. Comme son aîné, Bradley Cooper met son talent au service de son personnage de rockstar fatigué. Le jeune metteur en scène réalise un véritable condensé de toutes les précédentes versions, parfait équilibre entre le tranchant de la version 1937, l’opulence de 1954 et l’énergie débordante de 1976. Le résultat donne quoi qu’il en soit la chair de poule, grâce à l’alchimie évidente entre les deux comédiens principaux. La description du milieu musical sonne juste.
Bradley Cooper a mis près de quatre ans à réaliser ce film et le résultat demeure largement à la hauteur, tant le long-métrage brise le cœur. Une histoire intemporelle portée par les morceaux composés spécialement pour le film, très bel exemple de fusion entre septième art et musique.
A Star is born montre de manière étonnante que pour devenir une star, il faut perdre beaucoup de son identité, ce qui était déjà le sujet de La La Land.. Un divertissement parfois sirupeux mais efficace. Une fable réussie, pù Bradley Cooper offre à Lady Gaga un premier rôle dans lequel elle excelle en y apportant sa propre sensibilité.
Hervé Troccaz
Film américain de Bradley Cooper. Avec Lady Gaga, Bradley Cooper, Sam Elliott (2 h 16). Sur le Web : www.facebook.com/astarisbornfr, www.astarisbornmovie.net et www.warnerbros.fr/articles/confidences-a-star-is-born
Bande-annonce A star is born de Bradley Cooper