NUITS DE FOURVIERE 2018

JULIETTE ARMANET « QUI VA PIANO VA LOIN « 

Juliette Armanet
Juliette Armanet

« chi va piano, va sano ; chi va sano, va bene ; chi va bene, va lontano »

Dans la soirée de ce mercredi de juin l’ambiance était surchauffée  sur les gradins du théâtre antique  noirs de spectateurs.

Après une première partie d’une demi heure où les décibels d’un groupe psychédélique masquaient totalement  les paroles des chansons, nous attendions au milieu d’une foule compacte le concert de Juliette Armanet, qui après un premier album à la sensibilité rémanente, classique et étonnant, décomplexé et précis, mélancolique et dansant, allait emporter l’adhésion du public et des professionnels de la chanson.

Malgré certaines  « mauvaises langues » , c’est quand même l’une des plus douées de la relève de la chanson française , dont ses influences musicales  vont de Véronique Sanson et Michel Berger à William Sheller, même si elle s’en défend.

Ceux qui auront  écouté l’intégralité de son joli premier album Petite Amie, savent que Juliette Armanet est bien plus qu’une pasticheuse des grandes heures de la variété chic à la française.

Sur scène, elle déboule avec ses musiciens dans un costume argent et petit tricot sous les applaudissements d’une foule en délire.  Sans perdre de temps elle attaque sur les touches de piano placé au centre du dispositif, les premières notes de la série de chansons qui vont suivre de l’INDIEN  jusqu’ à ALEXANDRE et là ……elle s’arrête, se lève, va cherche du regard en bord de scène l’heureux élu qui porte ce joli prénom. Elle finit par le dénicher au milieu des spectateurs, l’invite à la rejoindre sur le banquette près  de son piano , évoque la ressemblance de ce beau gaillard avec son frère, se trouble. Certainement submergée par l’émotion  de cette rencontre imprévue, elle finit par en oublier les paroles après l’avoir serré longuement dans ses bras….Désolée, elle s’excuse.

Difficile ensuite de reprendre le cours de son tour de chant. Mais professionnelle jusqu’au bout, elle enchaîne sur des musiques entrainantes pour redonner du rythme à sa prestation vocale. Micro à la main, elle chante tout en  sautillant , danse, joue de son corps et de ses charmes jusqu’à la fin dans un tourbillon de chansons, à en perdre le souffle. Quelques gorgées d’eau et elle repart telle une combattante .

Pour clore son concert après une courte sortie, elle revient sereine avec son joli brin de voix si particulier et tente une chanson très féminine, voire  intime qui parle d’amour charnel, de plaisir de la jouissance et autre détails plus suggestifs. Elle reprend  la chanson ALEXANDRE  parce qu’elle a retrouvé  ses esprits et les paroles, dans le tourbillon amoureux de sa vie d’artiste.

Au salut, tradition oblige à Fourvière, les cousins verts volent sur scène en guise de satisfaction et remerciements du public pour cette agréable soirée offert par Juliette ARMANET parce que« il y a comme un manque d’amour » en ce bas monde et qu’il fallait  bien ce soir quelqu’un pour le combler.

        Gérard SERIE