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37 : L’ombre et la Proie Un film d’Arthur Môlard
Avec Guillaume Pottier, Mélodie Simina, Agnès Sourdillon

37 : l’ombre et la proie – Synopsis

Vincent, un chauffeur routier solitaire, croise un jour la route d’une mystérieuse jeune femme qui se présente sous le pseudonyme énigmatique de « Trente-Sept ». Intrigué par son allure énigmatique, il accepte de la prendre en stop. Cependant, au fil des kilomètres, l’attitude de cette passagère atypique devient de plus en plus étrange, éveillant les soupçons et l’inquiétude de Vincent. Mais alors que la tension monte à bord de la cabine, il devient évident que Vincent lui-même dissimule des zones d’ombre, et que son passé trouble pourrait bien se révéler tout aussi inquiétant que celui de sa passagère.

Un climat oppressant s’installe entre ces deux âmes tourmentées, qui s’observent, se défient et se manipulent dans un huis clos roulant à travers des paysages désolés. Ce qui commence comme un simple trajet se transforme peu à peu en un jeu dangereux, où la méfiance, les non-dits et la violence latente tissent une toile de plus en plus inextricable. À mesure que la vérité émerge, la frontière entre victime et bourreau s’efface, précipitant les protagonistes dans une spirale infernale où chaque décision les rapproche davantage d’un point de non-retour.

37 : l’ombre et la proie – Critique du film

Dommage que ce titre énigmatique puisse éloigner certains spectateurs potentiels de ce road movie sous tension, superbement écrit, réalisé et interprété par un duo d’acteurs extraordinaires, encore quasi inconnus du grand public.

À la lisière du fantastique, ce thriller réaliste se divise en deux parties distinctes. Il tend progressivement vers l’histoire d’une passagère d’origine africaine, qui semble presque surgir d’outre-tombe.

Le film s’inspire de classiques comme Duel de Steven Spielberg (1971), pour faire du camion une figure monstrueuse, et Hitcher de Robert Harmon (1986), pour son auto-stoppeuse, qui passe d’un personnage simple à une icône complexe.

La qualité finale est impressionnante

Bien que le budget d’un million d’euros alloué à ce premier long-métrage par Moana Films et Sony Pictures soit modeste, la qualité finale est impressionnante.

L’histoire est celle d’une vengeance : celle de la 37e clandestine africaine entassée dans un camion par deux routiers pour être conduite à Calais. Seule survivante d’un accident de la route, elle décide de retrouver les chauffeurs sur une aire de repos pour leur régler leur compte.

Dans ce huis clos tendu, porté par un rythme effréné, transpercent la culpabilité et les remords de Vincent (Guillaume Pottier), un routier confronté à ses actes. Dans une spirale de violence, où manipulation et mensonges se mêlent pour tenter de sauver sa peau, Vincent, paumé et tenu en joue par un revolver, tente désespérément de s’en sortir face à cette femme enceinte prête à tout.

Un réalisateur et des acteurs très talentueux à suivre de près

Le jeu de la « chatte et de la souris » tient le spectateur en haleine jusqu’à la fin, dans l’attente d’un éventuel dénouement heureux et d’une possible rédemption pour Vincent, ce « Saint-Samaritain » des âmes perdues dont le parcours est jalonné de cadavres laissés par Trente-Sept.

Mélodie Simina (alias 37), dans son premier rôle en français, crève l’écran par sa seule présence et son immense talent. Guillaume Pottier, tout en nuances, livre une performance remarquable, incarnant un chauffeur routier oscillant entre force physique et fragilité psychologique, transpirant la peur tout en portant le poids d’une humanité à sauver.

Un réalisateur et des acteurs très talentueux à suivre de près.

Gérard SERIE

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