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La très attendue exposition « Passion Japon » ouvre ses portes ce vendredi à la Sucrière dans le quartier de la Confluence à Lyon. L’équipe de 7 à Lyon a pu voir l’exposition en avant-première. Voici un compte rendu de notre voyage au pays du Soleil Levant.
Alors que le Musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique consacre une exposition à Miyazaki, le Japon est à l’honneur pendant plus de six mois à la Sucrière, dans le cadre d’une exposition ambitieuse qui tente de dévoiler les différentes facettes de cet archipel isolé, riche d’une culture tout au long de ses 16 000 ans d’histoire. Un pays qui au fil des siècles va s’ouvrir à l’influence de la Chine et de la Corée. De ce métissage va naitre une civilisation ancienne raffinée, portée sur les arts, un âge d’or dont l’influence est encore perceptible aujourd’hui.
Après le succès de Toutankhamon, Steve McCurry et Antoine de Saint-Exupéry, Tempora propose donc un tour d’horizon de la culture nippone d’hier et aujourd’hui. De nombreuses thématiques sont abordées : les arts ancestraux, la religion, les samouraïs, mais aussi les jeux vidéos et les mangas.
Les Toriis, des portiques grandioses
L’exposition Passion Japon nous accueille avec des Torii, des portiques grandioses qui donnent le ton. Ces derniers sont associés aux sanctuaires shinto apparaissant à plusieurs endroits clés, notamment le long du chemin menant au Temple.
Le Bouddhisme
Le premier espace est consacré au bouddhisme. Rappelons que cette religion ne comporte pas ses propres dieux, mais enseigne que même les dieux sont liés à l’Univers, soumis au cycle des renaissances. Les dieux de diverses religions peuvent être incorporés dans la vision du monde bouddhiste car ils sont considérés comme des êtres limités liés à leur propre existence.
Les Kamis
Ensuite, vous pourrez laisser des messages sur les Kamis, une divinité ou un esprit vénéré dans la religion shintoïste. Leur équivalent chinois est shen. Les kamis sont la plupart du temps des éléments de la nature, des animaux ou des forces créatrices de l’univers, mais peuvent aussi être des esprits de personnes décédées.
Le Shintoïsme est également évoqué. Un élément central du rituel Shinto est la purification, ancrée dans la mythologie et prenant deux formes : le misogi, purification du contact avec des éléments souillant tels que la maladie ou la mort et le harae, la restauration, de relation inappropriés après des actes répréhensibles.
Les Samouraïs et les geishas
Le troisième espace est consacré aux Samouraïs, terme utilise habituellement pour décrire un des membres de cette noblesse militaire, même si les japonais préfèrent le mot bushi. Ce dernier a d’ailleurs donné son nom au code de conduite, le bushido. De magnifiques costumes sont exposés dans les vitrines.
Dans la même pièce un hommage est rendu aux geishas, ces personnes maitrisant les arts traditionnels que sont le chant, la danse, la musique et la poésie. Ce mot désigne des hommes et des femmes qui animent des banquets par leurs talents artistiques. Ce n’est qu’à partir du 18e siècle que le mot geisha n’est plus utilisé que pour désigner des femmes. Précision importance : elles ne sont pas et n’ont jamais été des filles de joie. Confusion est faite ici avec les courtisanes travaillant dans les maisons vertes et qui furent d’importantes figures des quartiers des plaisirs.
Origamis, calligraphie et alphabets
Place ensuite aux arts japonais sous toutes les formes, à commencer par les origamis, cet art de plier du papier pour créer des figures et des objets décoratifs. Il est utilisé dans diverses cérémonies et rituels japonais et sert à des fins pratiques, éducatives et de divertissement. Cette pratique a vu le jour pendant la période Muromachi (1333-1573).
Plus loin, le visiteur découvre l’art de la calligraphie. Le système d’écriture japonais utilise des caractères chinois aux côtés de deux formes distinctes de script syllabique phonétique appelé kana : le hiragana et le katakana. Le katakana est employé pour écrire des emprunts non chinois, mettre l’accent sur des mots. Le hiragana est utilisé pour écrire des mots japonais indigènes et des emprunts chinois qui ne sont pas couverts par les 1945 caractères officiellement approuvés pour un usage général.
Le Kintsugi, la meilleure partie de l’exposition
Dans cette même pièce est expliqué le principe du Kintsugi ((金継ぎ, « jointure en or ») ou kintsukuroi (金繕い, « réparation en or »). Il s’agit sans aucun doute de la partie la plus passionnante de l’exposition Passion Japon, car elle révèle un art méconnu, qui nécessite l’emploi de métaux précieux (de l’or 24 carats), de laque ainsi qu’un savoir-faire unique pour donner une seconde vie à des pièces ébréchées. Le résultat demeure d’un sublime raffinement.
L’art du thé et la cuisine japonaise
Difficile de ne pas évoquer le Japon sans parler de la gastronomie nippone. Inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, elle est fortement influencée par la Corée et la Chine. Cette cuisine utilise des ingrédients frais, locaux et de saison. L’exposition met en avant de superbes décors de boutiques qui donnent envie de passer à table.
Hôtels capsules
Après le Kintsugi, l’exposition Passion Japon nous fait découvrir une autre facette méconnue de l’archipel : les hôtels Capsules. Ces logements bons marchés comptent essentiellement parmi leur clientèle des hommes d’affaires qui ont raté leur train pour rejoindre leur banlieue. La volonté est d’emménager le plus de lits possibles sur une surface au sol réduite. Les plus grands complexes peuvent compter jusqu’à 700 capsules.
Mangas et Cosplay
La suite demeure plus consensuelle et moins divertissante, en raison de la diffusion de dessin-animés nippons sur le petit écran depuis les années 80, ainsi que le succès de salons comme Japan Touch qui mettent en avant le cosplay, cette pratique qui consiste à incarner un personnage de fiction.
Petits et grands seront tout de même heureux de découvrir un Goldorak géant, des consoles Nintendo de première génération ou encore des reproduction géante de Mario.
Le septième art n’est pas oublié avec une projection de deux versions du légendaire Godzilla, un monstre du cinéma japonais et une figure emblématique de la culture populaire créé par Tomoyuki Tanaka, ), Ishirō Honda et le studio Tōhō.
L’art au Japon après 1945
Heureusement, les commissaires ont réservé encore quelques surprises comme un espace consacré à l’art contemporain, marqué fortement par l’esthétique qui s’est constitué dans les milieux de la bande-dessinée, de la publicité et des dessin-animés. Ce style kawai (mignon) se perçoit facilement dans les œuvres de Takashi Murakami, créateur du genre Superflat.
Tatouages et Yakuzas
L’exposition Passion Japon se conclut par des photos de tatouages réalisés par Chloé, une lyonnaise exilée à Paris qui a approché pendant près de six ans les Yakusas. Une immersion dans un monde unique. Le tatouage au Pays du soleil Levant est une pratique ancienne. La première référence écrite à cette discipline art peut être trouvée dans le Nihon Shoki (720), un livre enregistrant l’histoire japonaise, qui mentionne que des criminels recevaient des tatouages sur le front en guise de punition.
Notre avis
Passion Japon est une exposition ambitieuse qui ravira le grand public tant il aborde bien des sujets et thématiques diverses.
En revanche, pour tous les connaisseurs du pays de Takeshi Kitano, accrocs de la pop culture, adaptes de mangas et cosplay, Passion Japon s’apparente davantage à un hommage ludique, où ils apprendront peu de choses à l’exception de la découverte des hôtels capsules et du Kintsugi.
Hervé Troccaz
Passion Japon à la Sucrière – Informations pratiques
La Sucrière
📍49 quai Rambaud
69002 Lyon
Du 12 avril au 3 novembre 2024.
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h.
🚇 Tramway T1 et Tramway T2 Arrêt Hotel de Région Montrochet
🚇 Bus S1 – Arrêt La Sucrière
🚗 Parking commercial Centre Commercial Confluence
Tarifs
💰Standard : 18 euros 90
Jeunes de 6 à 18 ans : 12 euros 90
Enfant de moins de 6 ans : Gratuit
Mercredi découverte : 12 euros 90
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