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L’artiste et historien Pascal Convert présente “Arménie, temps du sacré“, une installation inédite pensée spécialement dans la cour de la fondation Bullukian. Un rappel des destructions d’œuvres du patrimoine arménien, perpétrées au début des année 2000 par les autorités azerbaïdjanaises. Indispensable et émouvant. A voir de mars à fin juillet 2024.

Une restitution indispensable et mémoriale destinée à interpeller les passants

Depuis plusieurs années, la fondation Bullukian respecte à la lettre le testament de son fondateur Napoléon Bullukian. La fondation éponyme s’engage au quotidien dans trois missions : le développement culturel et artistique, le cancer et la recherche médicale appliquée, ainsi que le soutien aux œuvres développées en faveur la communauté arménienne en France à l’étranger .

Une triple mission où les frontières s’enchevêtrent, comme le prouve la mobilisation de la fondation pour les soutiens financiers et spécifiques au peuple arménien fragilisé et touché lors des tremblements de terre de 1988, ou plus récemment de 2021, mais aussi la représentation du patrimoine en danger consécutif à ses évènements.

À ce titre, l’artiste et historien Pascal Convert présente aujourd’hui “Arménie, temps du sacré“, une installation inédite pensée spécialement dans la cour du de la fondation Bullukian. L’occasion pour lui de creuser un peu plus la question de l’oubli et la mémoire qui sous-tendent l’ensemble de ses recherches. Ce projet demeure aussi le point de départ de différentes célébrations du 40e anniversaire de la fondation.

On ne parlera pas d’exposition à proprement parler, mais davantage d’une restitution indispensable et mémoriale destinée à interpeller les passants. Cet habillage architectural dissimule les travaux des façades et crée un espace spirituel et de recueillement. La cour d’honneur devient ainsi le lieu d’une réflexion sur la destruction de la mémoire culturelle arménienne. La grandeur de l’oeuvre demeure impressionnante. Dommage que des explications n’accompagnent pas cette démarche, car les lyonnais pourraient passer à côté de ce travail de mémoire émouvant.

“Arménie, les temps du sacré” de Pascal Convert à la fondation Bullukian
“Arménie, les temps du sacré” de Pascal Convert à la fondation Bullukian

“Arménie, temps du sacré” nous invite à la réflexion sur la temporalité de l’image dans des sites marqués par une présence spirituelle


Arménie, temps du sacré” présente donc sur des bâches microperforées une installation immersive qui nous invite à la réflexion sur la temporalité de l’image dans des sites marqués par une présence spirituelle. Lors de son séjour, Pascal Convert a mis en œuvre des techniques hybrides, du relevé comme la photographie à la chambre et l’empreinte, mais aussi des technologies plus poussées comme la photogrammétrie. Les empreintes de ces objets sacrés ont été réalisées avec l’autorisation du Catholicos, le patriarche de l’Eglise arménienne.



Dans la cour d’honneur de la fondation, les lyonnais admireront des khatchkars inaccessibles à flanc de montagne, situés sur le site du monastère de Geghard classé au patrimoine de l’Unesco. Elles sont reproduites sur des bâches installées sur toute la hauteur de l’échafaudage de 11 mètres.

Rappelons que les autorités azerbaïdjanaises ont détruit les 3000 khatchkars du cimetière chrétiens Arménien de Djoulfa entre 2002 et 2006. Il s’agit de pierres dressées à croix réalisées entre le 12e et le 18e siècle qui avaient des fonctions commémoratives et votives. Ce cimetière a été remplacé par un camp militaire. Ce travail de mémoire a débuté deux ans après une précédente mission, réalisée en Afghanistan, à l’invitation de l’ambassade de France, pour commémorer le 15ème anniversaire de la destruction des trois Bouddhas monumentaux de Bâmiyân par les Talibans.

Pascal Convert est parti en Arménie en 2018. Il avait en mémoire le conflit du Haut-Karabakh et le pressentiment que quelque chose de grave était en train de se passer dans ce petit pays. L’artiste a monté lui-même cette mission, il ne s’agissait pas d’une commande. L’Arménie, pays de 29 000 km2 et comptant peuplé 3 millions d’habitants, demeure une petite enclave chrétienne au milieu d’un monde musulman.

L’exposition “Arménie, les temps du sacré” a été montrée une première fois en 2019, à la galerie Eric Dupont, avant de l’être, sous un autre format, à la Fondation Bullukian.

Hervé Troccaz

Notre avis

En sublimant sur de grandes toiles les khatchkars inaccessibles, Pascal Convert nous invite à admirer des œuvres admirables et à nous interroger sur la destruction d’œuvres du patrimoine mondial, ainsi que leur place dans la mémoire collective. Troublant et émouvant. Dommage que cette démarche ne soit pas accompagnée d’explications pour le grand public directement depuis l’entrée de la place Bellecour.

Vidéo de la numérisation des différents sites historiques et religieux arméniens

Lors d’une mission menée en collaboration avec l’artiste français Pascal Convert, Iconem a voyagé en Arménie pour numériser différents sites historiques et religieux. L’équipe a ainsi pu numériser le temple de Garni, le monastère médiéval de Geghard, ainsi que le cimetière de Noradouz, considéré comme le plus cimetière de khatchkars dans le pays.

“Arménie, les temps du sacré” de Pascal Convert à la fondation Bullukian – Informations pratiques

Arménie, temps du sacré à la fondation Bullukian

📍26, place Bellecour

69002 Lyon

🚇 Bellecour

Dates

⏰ De mars à fin juillet 2024.

Ouvert du mardi au vendredi de 14 heures à 18h et le samedi de 10 heures à 12h et de 14 heures à 18h.

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