SORTEZ DU CADRE
Le Musée des Beaux-Arts de Lyon est un musée municipal, sur la place des Terreaux, dans le 1erarrondissement. Il est situé dans l’abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains, plus connu sous le nom de palais Saint-Pierre.
De sa fondation vers le 6èmesiècle à sa totale reconstruction au 17ème, l’abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains connaît de multiples transformations. Auparavant, à l’intérieur d’une clôture, les églises Saint-Saturnin et Saint-Pierre côtoyaient les maisons des religieuses fortunées. Par ses droits et richesses, le monastère a toujours été le plus important de la ville. En 1659, sous Louis XIV, l’abbesse Anne de Chaulnes obtient les fonds nécessaires à la construction de l’abbaye royale. Les architectes avignonnais Royers de la Valfenière conçoivent alors un imposant bâtiment d’inspiration italienne. Thomas Blanchet réalise dans un style baroque, de 1675 à 1684, le réfectoire et l’escalier d’honneur. Les reliefs en stuc (enduit imitant le marbre) sont confiés à N. Bidaut et S. Guillaume. Les travaux s’achèvent en 1685. Au 18èmesiècle, l’abbaye compte parmi les plus riches de France, en raison notamment des revenus tirés de la location des boutiques en rez-de-chaussée.
Fondée au 7èmesiècle, l’église Saint-Pierre, est quant à elle, reconstruite au 12èmesiècle dans le style roman. Des fenêtres de cette époque, retrouvées dans le passage intérieur et le splendide porche, peuvent être admirées. Des chapelles latérales sont ajoutées au 14èmesiècle. L’édifice actuel est celui conçu au 13èmesiècle par l’architecte A. Degérando qui a agrandit le chœur, édifié le clocher et réalisé le décor d’arcs. Désaffectée en 1907, l’église sera attribuée au musée.
Constante évolution
Sous la Révolution, l’abbaye échappe à la vente et à la destruction grâce à sa proximité avec l’Hôtel de Ville. En 1792, le Conseil municipal désigne l’édifice comme lieu de conservation des tableaux, médailles, bronzes et autres monuments des arts. L’institution répond aussi à des aspirations locales, comme rappeler le prestigieux passé romain de la ville et proposer des modèles à la Fabrique de la soie, alors en crise. Pendant tout le 19èmesiècle, le bâtiment abrite différentes institutions. Les musées de peinture, d’archéologie et d’histoire naturelle cohabitent avec la Bourse, la Chambre de commerce, l’Ecole des Beaux-Arts mais aussi la section Arts et Sciences au sein de la bibliothèque de la Ville et des sociétés savantes.
Dès 1803, le public peut découvrir, les premiers tableaux envoyés par l’Etat. Le 20 septembre 1814, le comte d’Artois inaugure un véritable musée de peintures, constitué grâce à de nouveaux achats et dépôts. À partir de 1834, l’architecte R. Dardel donne une nouvelle dimension au musée, notamment par la réalisation d’un somptueux décor dans des espaces restructurés, uniquement conservé aujourd’hui dans le Médaillier.
1ère et 2èmecouche
L’architecte A. Hirsch engage de grands travaux dans le bâtiment, le jardin et le cloître. La restructuration de l’aile sud, afin de présenter les grands dessins préparatoires au décor du Panthéon à Paris de P. Chenavard, reste un chantier spectaculaire. Le décor de l’escalier monumental est confié au Lyonnais P. Puvis de Chavannes en 1881. Dans l’aile est, le musée J. Bernard présente, de 1876 à 1891, les quelque 300 tableaux que cet ancien maire de la Guillotière a offerts à la Ville.
En 1989, une réflexion sur l’état et les missions du musée aboutit à un vaste projet de rénovation. Le conservateur Ph. Durey et les architectes Ph.-Ch. Dubois et J.-M. Wilmotte entreprennent une restructuration complète du bâtiment. Les travaux sont réalisés en cinq tranches, de 1990 à 1998, afin de ne jamais fermer au public. La surface couvre 14 500 m² et les collections occupent 70 salles. Le musée des Beaux-Arts regroupe le Palais Saint-Pierre, l’église et le Nouveau Saint-Pierre.
Une renommée bien méritée
Le musée des Beaux-Arts de Lyon compte aujourd’hui parmi les musées français et européens de renom grâce à la richesse de ses collections et le rayonnement de ses expositions. Il nourrit également des projets de partenariats avec les plus grands musées du monde. Plus de 8 000 antiquités, 3 000 objets d’art, 40 000 monnaies et médailles, 2 500 peintures, 8 000 œuvres sur papier et 1 300 sculptures y sont conservés, étudiés, et pour une grande part, présentés au public. Chaque année, des expositions temporaires, d’ambition internationale, offrent aux visiteurs le plaisir de découvrir des sujets variés, de l’Antiquité à l’art moderne. Le musée des Beaux-Arts de Lyon est donc l’un des passages incontournables de la ville pour les amoureux d’art et de culture.
