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Organisé par l’Office Culturel de Villefranche sur Saône, le Festival Terre de scènes s’est  tenu l’espace d’un week-end  prolongé au  théâtre de Villefranche-)sur-Saône.

Six compagnies venant de toute la France

Six compagnies venant de toute la France se sont succédées non-stop sur la grande scène du théâtre.

C’est la pièce L’enseigneur de l’auteur Belge Jean- Pierre Dopagne  formidablement mise en scène par Vincent TANTARO et excellemment  interprétée par Michel Desthieux qui fit l’ouverture le vendredi soir.

Seul sur scène et dans un décor minimaliste, ce Prof de littérature nous raconte en passant des anecdotes croustillantes aux souvenirs familiaux avec son père, la graine de prof qui sommeillait en lui à l’époque de ses études évoque alors son premier poste d’enseignant au sein de son établissement avec ses collègues d’autres disciplines toujours prompts à lui prodiguer milles conseils utiles sur le métier et la manière d’enseigner.

Idéaliste brisé par la violence et la nonchalance du milieu scolaire, ce “prof qui oscille sans cesse entre fermeté et tendresse, cynisme et humour,  rend palpable son drame intime, incapable de se résigner et  devenu criminel par amour du métier.

Un grain de boulanger

Le samedi après-midi c’est  la pièce très originale, d’une beauté  et d’une poésie folle  Un grain de boulanger de et mise en scène par l’extraordinaire Benoit TIPY avec  une scénographie de son complice David PIN  de Chalon sur Saône qui occupa la scène .

Sans attendre, le clown-boulanger Bazil  nous entraina vers des contrées méconnues dans le but de  nous enseigner l’art de fabriquer du pain.

Quelle fut aussi notre surprise quand nous vîmes dépasser 2 pieds de son pétrin transformer par Bazil d’abord en maison-lit , puis en outil de travail pour pétrir sa pate et enfin en théâtre de marionnette . A l’image d’un Charlot ou d’un Buster Keaton jouant  de gestes amples  et de farces à l’adresse des enfants qui hurlaient de rire, notre clown  fabriqua sous nos yeux ébahis  un pain délicieux.

A peine balayée la farine qui jonchait la scène et ce fut au tour  d’une comédie mystérieuse aux frontières du paranormal qui vînt capter notre attention .

Intitulée  » Si les hommes voient les chats »  d’Arlette Fêtat avec Myriam Desigaux (la femme de ménage), Juliette Forest (le fantôme de Rose) dans une mise en scène des plus classique de et avec Michel Pasquier( M. Georges)

C’est l’histoire de monsieur Georges qui s’occupe de son chat vagabond et qui ne peut se résoudre à ne plus voir  sa  soeur Rose  qui l’a quitté quand il avait dix ans.

Tous les soirs il se rend au cimetière où le fantôme de la défunte lui apparait sous les traits d’une jeune squatteuse qu’il prend pour sa soeur vivante. ….

Sans surprise cette « comédie » loin d’être désopilante est une évocation de nos chers disparus que nous voulons  continuer à faire vivre, si ce n’est physiquement, tout au moins dans nos coeurs.

Souvenirs fantômes

Après cette « comédie » grinçante, la pièce Souvenirs fantômes d’Arnold Wesker présentée par la  Cie Bertimbroque  de Reyrieux prit le relais pour clore la soirée.

Comme le dit son auteur :  c’est une pièce litigieuse et politiquement incorrecte sur l’effet destructeur de la vie de famille .

En psychanalyse, les pseudo-thérapeutes prolifèrent, manipulant les âmes vulnérables, dévoyant les paroles enfantines et ces images imprécises que Jean Michel Déprats nomme les « Souvenirs fantômes. » 

Mise en scène par le talentueux Vincent TANTARO avec les excellents-es interprètes Marina NOMBLOT (Jenny la fille), Catherine HOWEL (Valérie ,la thérapeute), Catherine VALLIN (la journaliste), Sylvie et Prosperb TEBOUL (les parents, Claude MONTESSUIT (Ziggy).

Une vie à tes côtés

Pour les courageux qui se levèrent tôt le dimanche matin, il furent amplement récompensés en assistant  à  un très grand moment de théâtre avec la pièce d’un jeune auteur-Metteur en scène bourré de talent, tant à l’écriture qu’ à la qualité de la direction des comédiens-nes dans  Une vie à tes côtés de Maxime PIPREL avec Chloé  GRULOIS (Lily), Dimitri HILDEBERT (Aldo), Morgane RAOUT ‘linfirmière) et Brieux WATERMAN (Le médecin).présentée par la  Cie A trois on y va  (Paris).

Si le sujet est actuel et très dure à encaisser en terme de maladie, il fut traité avec beaucoup de légèreté en plus et surtout lorsque cela touche ce couple amoureux plein de vie qui faisait milles projets d’avenir. 

La mise en scène d’une précision d’horloger, sans temps morts et sans verser dans le pathos nous donna à voir un trio d’interprètes  qui réussit à nous émouvoir au plus au point jusqu’à nous tirer des larmes en flot continu tant le réalisme de leu jeu nous prit au dépourvu. . 

Pour clôturer  ce festival chargé d’agréables surprises,  d’émotion et d’amitié, l’office Culturel  de Villefranche sur Saône, en attendant la remise des prix avait choisi de nous présenter un vaudeville  le dimanche en début d’ après midi intitulé Un fil à la patte de Georges FEYDAUX donné par le Collectif Misfits ( Villefranche S/S )  avec Christophe MESTRALLET ( Bois d’Enghein),  Aline YERFA (Lucette), Jeromine BADIN ‘Viviane), Françoise BORIES ‘Marcelline), Bertrand CORBOZ (Firmin), Frédéric BOURILLON (Le général), Lindsay GAUTHIER (Fontanet), Eric BENOIT (Cheneviette) et Florian OLIVEIRA (Bouzin).

Dans ce vaudeville, le génie de Feydeau réside dans l’art des contrastes, dans la mise en situation des obsessions de chacun, et dans l’entremêlement des situations dans un milieu petit bourgeois du début du XXè. .

Un peu comme chez Laurel et Hardy, il y a une suite de déconvenues ou de malheurs qui naturellement provoque le rire. Mais il y a chez l’auteur  un art de la construction poussé à la perfection.

Dans cette comédie : Boris d’ Enghien aime Lucette sa maîtresse mais il doit rompre, car il doit  épouser Viviane Duverger jolie et riche . Sa mère voit déjà Bois comme son gendre ou peut même comme son futur amant.

En hors programme, l’Office Culturel de Villefranche nous proposa aussi en attendant la remise des Prix  comme Intermède artistique :  des danses exécutées par une danseuse d’origine Kabyle en habits traditionnels, qui nous a régalés pendant une vingtaine de minutes sur la scène du théâtre.

Les prix

S’en suivit la Remise de Trois Prix

Le 1er Prix de la ville de Villefranche  a été attribué à   la pièce UNE VIE A TES COTES de Maxime PIPREL et  remis par Monsieur  Thomas RAVIER , maire de Villefranche sur Saône;

Le second Prix de l’agglomération a été attribué à UN GRAIN BOULANGER de et par Benoit TIPY et David Pin

Le troisième Prix de l’Office Culturel couronna  la troupe de UN FIL A LA PATTE de George FEUDEAU.

Gérard SERIE

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