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23e FESTIVAL DE LA CORRESPONDANCE A GRIGNAN EN JUILLET

Rencontre avec Monsieur Bruno DURIEUX Président Fondateur du Festival.

Propos recueillis par Gérard Sérié

Bruno Durieux
Bruno Durieux

Quelle est la genèse de ce Festival consacré à la correspondance ?

Originaire de la Sarthe et par la suite Longtemps installé en Lorraine patrie de l’acier, j’ai déplacé mon atelier à Grignan en Drôme provençale où j’ai créé à l’image du sculpteur David Smith, un véritable jardin de sculptures.

Elu en 1995  maire de Grignan, le Festival est créé l’année suivante par la ville afin de commémorer le tricentenaire de la mort de Madame de Sévigné. Il s’articule à chaque fois autour d’un nouveau thème : Lettres d’exils en 2016, Avoir 20 ans, jeunesse et correspondance en 2015, 1914, entre Belle époque et guerre en 2014, Lettres d’Amérique en 2013 ….

Êtes-vous un grand lecteur Monsieur le Député-maire?

Pas précisément, puisque comme vous le savez peut-être, parallèlement à ma carrière officielle de député, très prenante et mes nombreuses activités annexes  je mène celle de sculpteur sur métal. Ma culture livresque est plutôt classique, avec des auteurs que j’ai lu et étudié comme André Gide, Malraux, Charles Beaudelaire et bien d’autres.

Nombreuses sont les personnalités artistiques qui se sont produites chaque année à Grignan ?

Effectivement, depuis sa création une kyrielle d’artistes et journalistes se sont produits chaque année : Lambert Wilson, Claire Chazal en 2007, Richard et Romane Bohringer,  Roger Dumas, Jacques Frantz et Michel Bouquet en 2010,  Raphaël Personnaz… Il sont trop nombreux pour tous les citer, tant la liste est longue.

Petite interrogation  dans la programmation : la présence d’Isabelle Adjani et Lambert Wilson…

C’est au cours d’un déjeuner à Paris  avec son agent que son nom a été évoqué. Elle serait heureuse de venir à Grignan, si Lambert Wilson est de la partie. Un peu plus tard, elle donnait son accord, même si Camus n’entre pas dans le thème de cette année, mais dans celui de l’an prochain.

Quelle est l’implication financière de la mairie et des partenaires ?

Dès mon accession à la tête de la mairie, nous avons  décidé avec le conseil municipal de ne pas financer cette manifestation pour faire taire toutes critiques venant d’adversaires politiques ou institutionnels. La mairie met à la disposition du festival : le matériel nécessaire, les locaux et le personnel municipal. Grâce à nos partenaires privés Crédit Mutuel ou la fondation La Poste, la région, le CNL et d’autres nous pouvons financer cette opération culturelle très importante.

Je n’ose pas vous demander quel est le montant du cachet des artistes qui participent au  festival…

Je n’ai aucun secret de ce coté là. Ils viennent tous plus par amitié, que pour courir le cachet, puisqu’il est inexistant.

Quel est le nombre de visiteurs ?

3 500 à 4 000 visiteurs par jour. Ils viennent d’abord  de toute la région mais aussi d’ailleurs  pour assister aux lectures. La capacité d’accueil au château pour les soirées lectures est de 700 places et pas une de plus,  pour des questions de sécurité.

Peut-on connaître le budget de ce festival ?

Il est très modeste puisque il est que de 200 000 €, le tout équilibré grâce à la centaine de bénévoles, aux entrées payantes pour les lectures, l’aide des partenaires, le bar du Bosquet et la restauration rapide au château  .

Les retombées économiques sont très importantes en cette période estivale  pour les entreprises de Grignan : hébergement, restauration et cafés,  vente de livres ….

Depuis une dizaine d’années, le festival se tourne de plus en plus vers la jeunesse ?

C’est exact, car nous devons inventer pour elle et par elle de nouvelles actions en associant par exemple les élèves de l’école de Grignan en les invitant à écrire des lettres sur le thème : « avoir 20 ans ». En 2016 et 2017 nous les avons encouragés à suivre les premiers parcours jeunesse en compagnie de collégiens de la région. Cette année, nous aurons le plaisir d’accueillir pour une petite conférence sur « Tintin » le grand spécialiste d’Hergé, Benoît Peeters.

Nous avons contacté l’école Emile Cohl pour la réalisation des affiches du festival et lancé un concours d’écriture avec les classes de seconde à la terminale en partenariat avec les Lycées Ampère et Lacassagne de LYON.

L’affiche du festival a été  réalisée cette année par Fanny Mussillon, sous la direction bienveillante de son professeur Frédéric Mansot.