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Du 18 mars au 27 septembre 2025, la Tomaselli Collection présente sa nouvelle exposition intitulée « L’art de la fleur à Lyon ». Une splendeur.

C’EST LE BOUQUET

Musée méconnu des lyonnais, situé dans un quartier de bureaux, la Tomaselli Collection mérite qu’on s’y attarde, non seulement pour la richesse et la qualité de ses œuvres présentées, mais aussi pour sa nouvelle exposition intitulée « L’art de la fleur à Lyon »

Un véritable panorama ponctué par une centaines d’œuvres. Ce projet met en lumière la peinture florale, intimement liée à l’industrie de la soierie.

La peinture de fleurs à Lyon est très liée à l’industrie de la soierie

La peinture de fleurs à Lyon est très liée à l’industrie de la soierie, ce qu’on appelait « la Fabrique », qui faisait appel à des dessinateurs et pour des motifs floraux pour les soies. 

Apparue sous François 1er, la Fabrique désigne l’ensemble des activités de production et de commerce de la soie à Lyon, englobant distribution, apprêt, tissage et création de motifs.

En 1536, François 1er accorde des privilèges fiscaux et commerciaux aux soyeux lyonnais (permission de faire commerce des matières premières), favorisant l’essor du secteur. Dès 1541, une quarantaine de métiers à tisser sont en activité ; sept ans plus tard, Lyon compte un millier de tisserands et teinturiers.

Sous Louis XIV, Colbert structure la Grande Fabrique (1667), imposant des normes de qualité et une organisation unifiée du métier. Au XVIII e siècle, l’exportation des soieries ouvre à la ville de Lyon les portes des grands marchés européens.

En 1751, de retour d’un voyage à l’Académie de France à Rome, l’abbé Lacroix souhaite offrir aux jeunes lyonnais une formation artistique locale. Son projet vise un enseignement ouvert aussi bien aux futurs peintres et sculpteurs qu’aux dessinateurs et d’autres métiers d’ornement.

L’école gratuite de dessin ouvre ainsi en 1757 place du Change et devient en 1769 l’Ecole royale académique de dessin et géométrie. Suspendue pendant la Révolution, elle renait en 1795 sous le nom d’Ecole de dessin de la Fleur, avant de s’installer en 1807 au Palais Saint-Pierre sous le nom d’Ecole Impériale de dessin et des Beaux-Arts. Elle prend le nom final d’Ecole nationale des Beaux-Arts de Lyon en 1848. Toujours tournée vers les besoins de la Fabrique, elle répond à sa demande croissante d’obtenir des motifs innovants dans les représentations florales, éléments centraux des motifs textiles de l’époque.

L’école des beaux-arts de Lyon a été créée avec notamment la « classe de fleurs » pour former des artistes capables de créer ces fameux motifs pour la soierie. » Cette « classe de fleurs » a formé des générations d’artistes. Certains sont devenus des figures internationales, comme Berjon et Simon Saint-Jean.

La technique est éblouissante et fabuleuse

L’exposition retrace l’évolution de cet art, du XVIIe siècle à nos jours.

Outre les oeuvres de Saint-Jean, on s’attarde sur La Bouquetière d’Adolphe Deteix. L’artiste y capture avec une immense délicatesse la figure d’une bouquetière, artisane de la fleur, à la fois vendeuse et compositrice de bouquets.

Plongée dans son travail, elle est entourée d’une profusion florale où se mêlent roses, lys et glaïeuls. Chaque pétale y est rendue avec une attention minutieuse. Présentée au Salon de 1932, cette toile témoigne d’un attachement persistant à la peinture figurative et naturaliste.

Autre coup de coeur : Après le marché, fantaisie d’automne de Louis Appian, peinture présentée au Salon de Lyon en 1894. Le tableau représente une jeune femme en toilette de ville revenant du marché aux fleurs et portant dans ses bras une botte de chrysanthèmes. Le visage est légèrement dissimulé par une voilette sombre.

Après le marché de Louis Appian
Après le marché de Louis Appian

L’exposition présente deux esquisses où l’on apprend que Louis Appian est parti d’une étude sur le motif, d’après nature, qu’il a ensuite repris en atelier pour réaliser la toile finale de grandes dimensions.

L’art de la fleur à Lyon est une exposition riche, mais surtout accessible aux néophytes. Les visiteurs ne pourront qu’être séduits par la beauté et la splendeur des fleurs présentées. 

✍️ Hervé Troccaz

L’Art de la fleur à Lyon. Peintures lyonnaises du XVIe au XXIe siècle à la Tomaselli Collection

Dates

📅 Du 18 mars au 27 septembre 2025

Adresse

Tomaselli Collection

📍22 rue Laure Diebold

69009 Lyon 

Horaires

⏰ Du mardi au samedi de 10h30 à 17h30. 

Tarifs

🎟️ De 6 à 10 €

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