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LA VIE NE TIENT QU’A UN FIL
Après Alluvion, la Fondation Bullukian propose de découvrir cet été le savoir-faire millénaire du peuple arménien dans l’art de la tapisserie, depuis le haut plateau arménien jusqu’aux territoires archipéliques de la diaspora. Un peuple qui a apporté une contribution majeure au patrimoine textile mondial.
Le tapis est un véritable territoire où chaque pièce évoque un jardin, une géographie
Le tapis couvre autant qu’il dévoile. Il absorbe autant qu’il parle, et évoque des histoires personnelles autant que collectives, de portée nationale voir mondiale. En somme, une microarchitecture sensible, textile et tactile. Il ancre autant qu’il est mobile.
A l’intérieur de ses frontières on se sent seul et en sécurité. Le tapis est un véritable territoire où chaque pièce évoque un jardin, une géographie.
Au fil des siècles, les Arméniens ont développé une véritable excellence dans le domaine de la tapisserie, depuis le haut plateau arménien jusqu’aux territoires archipéliques de la diaspora.
Dès l’entrée, un vieux tapis d’Asie Mineure centrale, de la haute Mésopotamie et d’Arménie, ainsi qu’un livre de Marco Polo témoignent du savoir-faire ancestral de ce peuple.
L’explorateur est le premier Européen à mentionner les tapis d’Asie Mineure. Dans le second chapitre de son ouvrage concernant la province de Tourcomanie, il affirme qu’ils tissent les tapis les plus fins et les plus beaux du monde. Cette déclaration se rapporte à la partie orientale de l’Asie Mineure, les régions montagneuses autour de Sivas, Van et Diyarbakir, où il voyageait à la fin du XIIIe siècle, à l’époque où les sultans Seldjoukides étaient à l’apogée de leur pouvoir.
L’exposition Territoires tissés explore les expressions contemporaines d’artistes arméniens ou liés à l’Arménie
L’exposition Territoires tissés explore par la suite dans les autres pièces les expressions contemporaines d’artistes arméniens ou liés à l’Arménie. Ils investissent ainsi le geste du tissage, l’art du tapis, sa nature sociale de tisser à plusieurs mains, sa matérialité qui s’étend du savoir-faire artisanal d’exception et proche de la nature aux teintures synthétiques et à l’objet industriel sans identité, sa capacité magique de dévoiler différentes temporalités et topographies naturelles, politiques culturelles.
Les différents artistes présents (Silvina Der Meguerditchian, Melik Ohanian, David Kotchunts) font du tapis un outil de mémoire, une approche du monde incarnée.
✍️ Hervé Troccaz
Territoires tissés – le tapis et le tissage dans l’art contemporain arménien à la fondation Bullukian – informations pratiques
Adresse
Fondation Bullukian
📍26 place Bellecour
69002 Lyon
🚇 Bellecour
Tarifs
Gratuit
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