ILLUSTRE MECONNU
Le Musée des Beaux-Arts réhabilite Claude, un homme que rien ne prédestinait à devenir empereur.
C’est un lyonnais méconnu. Il a pourtant régné sur l’Empire Romain, Claude. le Musée des Beaux-arts lui consacre une exposition.
L’institution propose donc de repartir sur les traces d’un homme oublié par l’histoire, entre la capitale des Gaules et Rome.
En 5 siècles, l’Empitre Romain a connu 106 empereurs, dont deux lyonnais, Caracala et donc Claude.
Claude est le premier empereur romain né hors d’Italie. Né à Lyon en 10 avant Jésus-Christ d’un légionnaire romain, c’est un enfant au destin singulier. Son père est parti guerroyer en Germanie quand sa mère le met au monde sur la colline de Fourvière.
Né avec plusieurs infirmités, il est délaissé par sa famille jusqu’à ce que les rivalités de la Rome Antique et les intrigues du pouvoir le portent à la tête de l’empire romain à 51 ans .
Son règne durera près 14 ans. Il restera comme un bâtisseur. On lui doit notamment la construction des grands aqueducs, dont il reste des vestiges prestigieux dans notre région. Il va aussi assumer des positions politiques courageuses envers les gaulois, peuple colonisé. Une table de bronze découverte en 1528 sur la colline de la Croix Rousse immortalise l’un de ses discours. C’est la fameuse Table Claudienne, précieux vestige d’une époque oubliée.
D’alliances en stratégies politiques jusqu’aux grandes réalisations de son règne, c’est ce nouveau visage de l’empereur Claude que l’exposition présentera à travers plus de 150 oeuvres : statues, bas-reliefs, camées et monnaies, objets ; de la vie quotidienne, peinture d’histoire, etc.
Des extraits de films, des restitutions 3D et des photographies de l’artiste Ferrante Ferranti complèteront le parcours, pour inviter le visiteur à la redécouverte d’un homme dont, de manière inattendue, le destin décida qu’il serait un grand empereur romain.
C’est un homme mal-aimé des auteurs latins. Il était à l’écart de la vie publique et politique, en raison de ses difficultés physiques. Il se révèle être un homme de culture, soucieux de son peuple (cération d’un port, de recensements), grand réformateur. Mais aussi un grand conquérant.
L’exposition a été rendue possible grâce à de nombreux prêts, comme ceux du Musée du Louvre, des Musées de Vienne, Boston et Rome.
Les photographies apportent également beaucoup à la scénographie.
Cette exposition est l’occasion également de rappeler que le Musée des Beaux-Arts comporte un remarquable fond en matière d’archéologie.
Hervé Troccaz