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MISTER MYSTERE

La nouvelle exposition temporaire du musée des Beaux-Arts de Lyon, intitulée « 1600-2000 une collection ? », est une fascinante plongée dans l’univers d’un collectionneur mystérieux dont l’identité demeure inconnue. Accueillie dans la même salle qui hébergea précédemment l’exposition « À la recherche des hiéroglyphes oubliés », cette nouvelle présentation offre aux visiteurs une sélection hétéroclite d’œuvres allant du XVIIe au XXIe siècle. Disparate par sa composition, elle n’en demeure pas moins attrayante, révélant la passion d’un amateur éclairé pour la peinture et le dessin.

L’exposition, bien que modeste par la taille, se distingue par la diversité des œuvres qu’elle présente. Environ 150 peintures et dessins y sont exposés, parmi lesquels on retrouve des portraits d’hommes issus de différentes époques. Ce cabinet de curiosités pour « happy few » met en lumière des œuvres inégales, tant en termes de qualité que de renommée, mais certaines pièces s’avèrent particulièrement remarquables et valent incontestablement le coup d’œil.

Un caractère de capharnaüm charmant

La chronologie de l’exposition couvre plusieurs siècles d’histoire de l’art, proposant aux visiteurs un voyage à travers le temps. Les portraits d’hommes, en particulier, constituent un fil rouge de cette collection disparate, ajoutant une dimension historique et culturelle au parcours. C’est cette juxtaposition de styles et de périodes qui donne à l’exposition un caractère de capharnaüm charmant, à l’image du parcours de vie de ce collectionneur anonyme.

Cette sélection reflète avant tout la personnalité de son créateur

L’exposition Une collection? au musée des Beaux-Arts de Lyon présente un ensemble éclectique de peintures et dessins datant de 1600 à 2000. Cette collection, assemblée par un ancien conservateur du Louvre, n’a pas été construite selon une logique rigide ou un plan méthodique. Au contraire, elle a vu le jour dans un esprit de liberté et d’instinct, en choisissant parfois des œuvres jugées secondaires par d’autres, mais qui ont touché le collectionneur.

Cette sélection reflète avant tout la personnalité de son créateur. Dès sa jeunesse, il s’est imprégné des courants artistiques des années 1950-1960, et a appris à apprécier les grandes étapes de l’histoire de l’art, depuis les scènes d’histoire et les caricatures jusqu’au néoclassicisme et aux maîtres dits « pompiers ». Sa curiosité insatiable l’a conduit à arpenter des lieux comme les puces de Saint-Ouen et l’Hôtel Drouot, en quête de trouvailles singulières, loin des standards académiques.

Le collectionneur a une prédilection pour la figure humaine : scènes sacrées, portraits d’hommes, ou encore tableaux historiques avec des costumes d’époque. Ce goût est omniprésent, tandis que le paysage, souvent délaissé, ne trouve qu’une place secondaire dans son ensemble. Les œuvres en grisaille, ces intermédiaires entre peinture et dessin, témoignent également de son intérêt pour le processus créatif.

L’exposition ne se contente pas de présenter de grandes œuvres célèbres, mais révèle au contraire une collection intime, marquée par des choix personnels. Le collectionneur a su, au fil des ans, associer des acquisitions à des dons d’artistes et d’historiens d’art proches de lui, créant ainsi un dialogue entre ses goûts, ses découvertes et les cadeaux reçus.

L’anonymat qui entoure cette collection ajoute une dimension intrigante à l’ensemble. Ce mystère est en phase avec l’humilité du collectionneur, qui a préféré ne pas exposer son nom, laissant les œuvres parler pour lui. Ce choix d’anonymat offre une certaine liberté dans les sélections, où cohabitent œuvres prestigieuses et acquisitions plus modestes, toutes réunies avec un même souci de transmission.

Cette exposition invite les visiteurs à une découverte intime de l’art, où la subjectivité du collectionneur crée un cabinet de curiosités à la fois modeste et fascinant.

« L’ensemble des œuvres présenté ici a été constitué sans ligne directrice et sans esprit de sérieux, en appréciant parfois des œuvres jugées par d’autres comme secondaires. Pourtant, il l’a été avec une réelle passion ! »

Cette collection porte la marque de celui qui l’a constituée. Jeune, il a regardé la peinture des années 1950-1960 puis assimilé les « conquêtes » de l’histoire de l’art : la peinture d’histoire, les caricatures, le néoclassicisme, les « pompiers », et amule ainsi largement sur l’étude de l’art français. Il a vécu, essentiellement, les couvertes et les révélations des marchands : le symbolisme, le style Art déco, les figuratifs nostalgiques de la peinture ancienne. Et surtout, la fréquent assidûment et de longue date les marchés aux puces de Saint-Ouen et l’Hôtel des ventes Drouot, à Paris […].

Manifestement, il éprouve assez peu d’intérêt pour le paysage, malgré de petits ensembles consacrés au 17e siècle parisien et au néo-classicisme. La figure humaine, elle, est souvent présente, scènes d’histoire ancienne ou sacrée, scènes de genre, portraits. Le goût des tableaux « à costumes » est ancré, celui pour la peinture historique, en particulier pour les sujets médiévaux, bien présent, comme l’intérêt pour les décors des monuments publics. Relevons peut-être aussi le goût pour les peintures en grisaille, ces réalisations intermédiaires entre peinture et dessin, souvent les étapes d’un processus créateur […].

Libre, le collectionneur peut jouer avec de petits groupes au sein de la collection : ici les caricatures, les copies faites au Louvre, les ensembles d’un même artiste.

Une collection privée qui prend aujourd’hui une dimension publique

On apprend que ce grand amateur, ancien conservateur du Louvre aujourd’hui à la retraite, a consacré une grande partie de sa vie à glaner des œuvres lors de ses nombreux voyages et à les réunir dans une collection privée qui prend aujourd’hui une dimension publique. L’exposition « 1600-2000 une collection ?«  représente une partie de ce vaste ensemble, dont une cinquantaine d’œuvres devraient prochainement être léguées à différents musées, notamment celui de Lyon.

Un homme de goût

La démarche de ce collectionneur est celle d’un homme de goût, dont la passion pour l’art transcende les époques et les styles. Au fil des années, il a su réunir des œuvres aussi diverses que des portraits classiques, des dessins néo-classiques ou encore des tableaux modernes. Son approche est celle d’un curieux insatiable, un amoureux de l’art, dont l’objectif n’est pas tant de constituer un ensemble cohérent, mais plutôt de suivre son instinct et son admiration pour des pièces parfois oubliées ou jugées secondaires par d’autres.

Hervé Troccaz

Notre avis

1600-2000 une collection ? est une petite exposition qui reflète avec justesse la passion d’un collectionneur anonyme. Si l’ensemble des œuvres présentées est inégal, certaines pièces valent tout de même le détour, offrant un aperçu fascinant d’une vie dédiée à l’art et à la collection. Ce mystère autour de l’identité du collectionneur ajoute une touche intrigante à l’ensemble, laissant le spectateur libre de s’imaginer qui peut bien se cacher derrière ce goût éclectique. En définitive, cette exposition est à voir pour tous les amateurs d’art curieux de découvrir une collection privée dévoilée au grand jour.

1600-2000 une collection ? au Musée des Beaux-arts – Informations pratiques

Dates

📅  Du 18 octobre au 26 janvier 2025

Adresse

Musée des Beaux-Arts de Lyon

📍20 Place des Terreaux

69001 Lyon

Accès

🚇 Métro A, station Hôtel de Ville – Louis Pradel

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