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Après avoir révélé le nom du film de clôture du Festival Lumière 2024 (Plein Soleil en hommage à Alain Delon), l’équipe de l’Institut Lumière vient de dévoiler quel long-métrage sera projeté ce samedi 12 octobre : Un Revenant de Christian Jaque (1946). Un film qui met la capitale des Gaules à l’honneur.
Un Revenant inaugurera cette édition de l’évènement cinématographique. Depuis des années absent des écrans, cette perle cinématographique, réalisée par Christian-Jaque en 1946 retrouve enfin sa place. La prestation fascinante de Louis Jouvet confère à Un revenant une dimension intemporelle, tandis que les dialogues ciselés d’Henri Jeanson mettent en lumière la ville de Lyon, véritable protagoniste de l’œuvre. Restaurée avec soin par René Chateau avant sa disparition, cette œuvre, qu’il savait être chère à nos cœurs, sera présentée dans une version restaurée.
Adulé par les passionnés du cinéma français classique, ce chef-d’œuvre a également une place spéciale dans le cœur des cinéphiles lyonnais, à l’instar des regrettés Bertrand Tavernier, Raymond Chirat et Bernard Chardère.
Un revenant (1946), réalisé par Christian-Jaque, souvent décrit comme une œuvre subtilement envoûtante, réussit à capturer l’essence même de la ville de Lyon, transformant ses ruelles, ses quais et ses bâtiments historiques en véritables acteurs de l’intrigue. Le retour de cette perle rare dans les salles obscures, après des décennies d’invisibilité, est l’occasion de redécouvrir à quel point il incarne une représentation puissante et singulière de la capitale des Gaules.
Lyon, un personnage à part entière
Si beaucoup de films s’attachent à situer leur action dans une ville, rares sont ceux qui, comme Un revenant, font de la cité un élément narratif à part entière. Tourné entre les rives du Rhône et de la Saône, ce film de Christian-Jaque s’imprègne des atmosphères si particulières de Lyon, une ville aux multiples visages. Les lieux emblématiques tels que la place Bellecour, les traboules du Vieux Lyon et les collines de la Croix-Rousse y sont immortalisés, non seulement comme décors, mais comme des témoins silencieux de l’intrigue.
À travers les jeux d’ombre et de lumière, la ville de Lyon est représentée sous un jour presque onirique, voire spectral, rappelant les vieux mystères de ses rues sinueuses. Ce traitement de la cité, magnifié par la photographie, fait de Lyon un écrin d’émotions, de trahisons et de retrouvailles.
L’interprétation de Louis Jouvet : un acteur en harmonie avec la ville
La dimension presque théâtrale de Un revenant est sublimée par la performance magistrale de Louis Jouvet. Incarnant Jean-Jacques Sauvage, un homme mystérieux revenu à Lyon pour régler de vieilles affaires familiales, Jouvet impose sa présence, en parfaite résonance avec la ville. Ses déambulations, la manière dont il interagit avec les lieux, semblent fondre son personnage dans l’architecture même de la ville. Lyon devient ainsi un miroir de l’âme de Jean-Jacques Sauvage, un homme hanté par le passé, tout comme les rues de Lyon semblent porter en elles les mémoires d’une autre époque.
Les dialogues ciselés d’Henri Jeanson, souvent mordants et pleins d’esprit, apportent une profondeur supplémentaire.
Un témoignage historique et culturel de Lyon
Un revenant se distingue aussi comme un document précieux sur la ville de Lyon au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Tourné en 1946, le film capte un moment clé de l’histoire de la ville, alors en pleine reconstruction morale et matérielle. Le regard porté sur Lyon dans le film, à la fois nostalgique et incisif, reflète cette période charnière.
Il n’est donc pas étonnant que Un revenant soit si cher au cœur des cinéphiles lyonnais. Au fil des décennies, ce film a su conserver une aura particulière, devenant un symbole pour ceux qui chérissent la représentation authentique et subtile de la ville à l’écran.
À la fois drame familial et fresque lyonnaise, Un revenant de Christian-Jaque occupe une place unique dans l’histoire du cinéma français. Sa représentation de Lyon dépasse le simple cadre géographique pour offrir une immersion dans l’âme même de la ville, saisie à un moment crucial de son histoire. Avec une restauration récemment achevée, le film peut à nouveau être apprécié par les générations actuelles, confirmant sa place parmi les œuvres essentielles pour comprendre le lien intime entre une ville et le cinéma.
Hervé Troccaz
Festival Lumière 2024 : Un Revenant de Christian Jaque – Informations pratiques
Restauration René Chateau Vidéo au laboratoire Vectracom.
Date
📅 Samedi 12 octobre
Lieu
Halle Tony Garnier
📍20 Pl. Docteurs Charles et Christophe Mérieux
69007 Lyon
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