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Le Musée d’Art contemporain de Lyon organise jusqu’au 6 janvier 2019 une rétrospective consacrée à Bernar Venet.
Une sorte de réhabilitation pour l’artiste provençal. D’autant que le parti-pris du commissaire de l’exposition, Thierry Raspail, permet d’inverser les perspectives.
L’occasion de rappeler que le succès tardif de Bernar venet, et notamment ses sculptures monumentales, trouvent leur origine dans sa jeunesse.
60 années de création du plasticien désormais âgé de 77 ans, à travers un ensemble inédit de plus de 170 oeuvres, des premières performances conceptuelles (dessins, diagrammes, collages, peintures), aux sculptures plus récentes avec des matériaux industriels.
Le visiteur est invité à remonter le temps, passant des oeuvres les plus récentes – les gigantesques sculptures en corten – à celles des années 60 – les tableaux au « goudron » ou les « Tas de charbon » – en passant par sa « période conceptuelle » de 1966 à 1970.
Expatrié à New York à 24 ans, Bernar Venant a alors anglicisé son prénom, à l’instar du néo-réaliste Arman, en en supprimant le « d ». Il vit désormais entre les États-Unis et le sud de la France, où il a ouvert sa fondation en 1989.
C’est peu après son arrivée à New York, en 1967, qu’il rencontre les artistes « minimalistes » de la Dwan Gallery dont il s’inspirera pour réaliser ses « tubes », ses « plans de dessins industriels, de chimie » et ses « diagrammes de mathématiques ». S’ensuivent des oeuvres « très conceptuelles, très dématérialisées », à l’image de ses « enregistrements de conférences ». Dès 1969, Bernar Venet expose aux États-Unis et en Allemagne.
Près de 95% proviennent de sa collection privée. En plus de cette exposition présentée au MAC de Lyon, on peut découvrir 3 de ses structures monumentales place Anthonin Poncet, en plein centre de la capitale des Gaules. L’aspect rouillé des structures se détachent encore mieux sur fond vert. Un art concret, qui parle de lui-même. Un défi à la résistance du métal. Une œuvre liée à la géométrie et aux mathématiques, qui se lie en plusieurs dimensions.
D’autant Bernar Venet demeure un artiste complet, tour à tour poète, sculpteur, peintre, mais aussi des installations sonores.
Pour toutes les personnes séduites par l’approche de l’artiste peuvent se rendre à Nice où une autre rétrospective consacrée à Bernar Venet débutera le 11 octobre au centre au MAMAC de Nice. Mais cette dernière demeure concentrée sur la période 1966-1977.
Hervé Troccaz
Bernar Vent : rétrospective 2019-1959, jusqu’au 6 janvier 2019
MAC de Lyon
Cité Internationale, 81 quai Charles de Gaulle 69006 Lyon
Du mercredi au vendredi de 11h à 18h Samedi et dimanche de 10h à 19h
+33 4 72 69 17 17 ou +33 4 72 69 17 18