DROIT AU BUT
Le monde de la culture est-il compatible avec celui du ballon rond ? C’est le défi qu’avait relevé haut la main les Musées Gadagne voilà deux ans, avec leur exposition temporaire intitulée « Divinement Foot ! ». A l’occasion du Mondial 2018, 7alyon.com vous propose de revivre cette exposition passionnante !
Le parti pris était audacieux : établir des liens entre deux sujets à priori antagonistes, le football et la religion. Karl Marx parlait de la religion comme de « l’opium du peuple ». Il semblerait au regard de la passion jamais démentie de milliers de supporters que le foot soit une religion à part entière.
L’exposition raconte ces liens entre l’univers du football et le monde religieux dans de nombreux pays. Des connexions parfois évidentes, parfois plus subtiles.
Les slogans sur les écharpes, les bannières brandies par les fans lors des matchs contiennent des symboles religieux. Pour certaines équipes africaines, les rituels magiques peuvent jouer un rôle important. Des joueurs, tel Maradona, ont été adorés comme des saints… Symboles, couleurs et chants permettent aux supporteurs de s’identifier à leur club ; le foot offre un sentiment d’appartenance à une communauté, comme le fait une religion.
Le parcours permettait de revivre des moments mythiques de l’histoire mondiale du football et de comprendre une passion collective transmise de génération en génération.
Internationale dans son approche et dans son contenu, l’exposition présentait également une forte dimension locale et régionale avec un focus sur Lyon et l’Olympique Lyonnais grâce au concours de Vincent Duluc, journaliste à l’Equipe. Une excellente idée, qui permettait de redécouvrir l’histoire du stade de Gerland, mais aussi le parcours et la carrière d’anciens joueurs lyonnais à l’instar de Raymond Domenech.
Divinement foot ! s’articulait en une dizaine de modules en forme de cages de foot abritant vidéos, photographies et objets symboliques. Chacun était construite autour d’un thème évoquant les liens entre l’univers du football et le monde religieux : les puissances supérieures, les idoles et les saints, les rituels etc. Au fil de la visite, il se révèlait de plus en plus évident que le football entretenaient des liens étroits avec la religion : coupe évoquant le calice du Christ, gestes de superstition et joueurs divinisés.
Le visiteur, muni d’un audioguide, accède aux enregistrements sonores, aux commentaires et à un quizz. Il peut aussi jouer un match en position de gardien de but ! L’espace « Entrez dans la légende, faîtes votre vignette Panini », permettait de créer sa propre vignette numérique, que le visiteur reçoit sur sa boite mail.
Cette interactivité, dans la droite lignée de la récente exposition Star Wars au Sucre dans le quartier Confluence, permettait de toucher les plus jeunes. La scénographie et le thème développé avec brio ont séduit même le public rétif au ballon rond en plein EURO 2016. Une exposition qui allait droit au but !
Hervé Troccaz
Informations pratiques
Musées Gadagne
1 place du petit Collège 69005 Lyon
Tel : 04 78 42 03 61
Légendes images exposition Divinement Foot !
Image 1 :
Le célèbre footballeur portugais Eusebio (da Silva Ferreira) décédé en janvier 2014, à l’âge de 71 ans. Á cette nouvelle, ses admirateurs décorèrent avec les écharpes de son club Benfica Lisbonne la statue qui le représente devant le stade Estadio da Luz à Lisbonne. Eusébio, surnomé « la panthère noire », compte parmi les meilleurs joueurs de l’histoire du foot.
© EPA / PEDRO NUNES
Image 2 :
Dans la Via San Gregorio Ameno à Naples, on fabrique et on vend des personnages de la crèche sculptés en bois et aussi statuettes de héros du foot comme Mario Balotelli (à gauche) et Ciro Immobile (à droite).
© EPA / CIRO FUSCO
Image 3 :
L’effigie du héros portugais du foot Cristiano Ronaldo est présentée au musée de cire de Madame Tussaud à Londres juste à temps pour le début de la Coupe du monde de 2010. La photo montre l’application des dernières retouches.
© EPA / BRUNO MANTEIGAS
Image 4 :
Une admiratrice de l’équipe nationale française, au match du championnat d’Europe de 2000 entre la France et le Danemark. Sur son front est inscrit le surnom du joueur de l’équipe française Zinédine Zidane « Zizou ».
© EPA / BELGA/HOSLET OLIVIER
Image 5 :
Depuis quelques années « Say no to racism », le slogan de la FIFA et de l’UEFA, veut que le football prenne ses distances avec le racisme, la discrimination et le rejet. Les banderoles individuelles sont plus convaincantes encore que les affiches officielles, comme ici à la Coupe du monde de 2014 au Brésil.
© EPA / JUANO MARTIN
Images 6 à 9 :
Vues de l’exposition Football Hallelujah !
© AMSTERDAM MUSEUM / DR
Image 10 :
Le parc Olympique Lyonnais. Inauguré le 9 janvier 2016, le site abrite le grand stade de 59186 places et comprendra de multiples activités et services : parc d’affaires, centres médical et de remise en forme, hôtels et restaurants, musée du sport rhônalpin, parc de loisirs et de divertissement et centre d’entraînement de l’Olympique Lyonnais.
© PRESSE SPORTS / ALEX MARTIN
Image 11 :
L’équipe féminine de l’Olympique Lyonnais domine le football français, avec neuf titres consécutifs de championnes de France entre 2006 et 2015 ainsi que deux titres de championnes d’Europe en 2011 et 2012.
© PRESSE SPORTS / FEVRE
Image 12 :
Visuel de l’exposition Divinement Foot !
© KAMP SEEDORF
Image 13 :
On peut chanter à l’office sans orgue ni chef de chœur. Mais le virage nord du stade de Gerland, comme la plupart des stades où des tribunes entières sont investies par les Ultras, est dirigé par un Capo. Placé sur un promontoire avec un mégaphone, il déclenche et choisit les chants d’encouragement.
© ALEX MARTIN / L‘EQUIPE
Image 14 :
À l’occasion du match OL/Toulouse, en octobre 2015, les Bad Gones, le club des supporteurs du virage nord du stade de Gerland, ont rendu hommage à douze grands joueurs de l’histoire du club, à travers un tifo géant : Benzema, Garde, Anderson, Di Nallo, Lacombe, Juninho, Domenech, Chiesa, Laville, Cris, Caveglia et Coupet.
© L’ÉQUIPE / DR
Image 15 :
Les soirs de titre, il y a du monde au balcon. Lorsque l’OL remporte un trophée, l’usage veut que ses joueurs aillent le présenter au public depuis le balcon de l’hôtel de ville, place des Terreaux. Depuis 2001 et la victoire en Coupe de la Ligue, les joueurs lyonnais ont répété la cérémonie à dix reprises. Ici, lors du deuxième titre de champion, en 2003.
© L‘EQUIPE / THOMAS MAHEUX
Image 16 :
Affiche de l’exposition Divinement foot !
© KAMP SEEDORF / MUSÉES GADAGNE – LYON / ATELIER DES CRÉATIONS FANTASQUES
Image 17 :
Drapeau de L’Ours Blanc
Drapeau aux couleurs de l’Olympique Lyonnais en hommage à la brasserie de L’Ours Blanc, tenue par « la Mamie Toutain ». L’établissement était un lieu d’accueil pour les joueurs des années 60 et 70, et le point de départ des déplacements de supporteurs.
© TERRY O’NEILL / MUSÉES GADAGNE – LYON
Images 18 et 19 :
Pavés dédiés aux grands joueurs
Un jour, l’Olympique Lyonnais a songé rendre hommage à ses anciens grands joueurs comme Hollywood l’a fait avec ses acteurs. Des étoiles portent le nom des personnages marquants de l’histoire du club. Ici, celles d’Aimé Mignot, joueur de 1955 à 1966 puis entraîneur de 1968 à 1976, et d’Angel Rambert, international français d’origine argentine, joueur de Lyon de 1960 à 1970. Collection Olympique Lyonnais
© TERRY O’NEILL / MUSÉES GADAGNE – LYON
Image 20 :
Autel Maradona
En 1990, le supporteur Carmine Alcide voyage sur le même vol que l’équipe SSC Napoli. Lorsque les joueurs sortent de l’avion, Carmine ramasse quelques cheveux sur le siège qu’occupait Maradona. Comme les reliques d’un saint catholique, ces cheveux deviennent le point de départ d’un autel dédié à Maradona. Carmine installe l’autel à la vue de tous devant son café à Naples avant de le transférer à l’intérieur. Reproduction réalisée pour l’exposition.
© TERRY O’NEILL / MUSÉES GADAGNE – LYON
Images 21 et 22 :
Les vuvuzelas ont envahi les stades lors de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du sud. Ces trompettes de 60 cm de long environ, font un bruit épouvantable, atteignant plus de 130 décibels. Les téléspectateurs et les joueurs s’en sont plaints, mais la FIFA a décidé de ne pas bannir cette tradition sud-africaine authentique. À l’origine, la vuvuzela est un instrument fabriqué avec la corne d’une antilope, le koudou, et est destinée à communiquer à longue distance.
© TERRY O’NEILL / MUSÉES GADAGNE – LYON
Images 23 et 24 :
Ballons en feuilles de bananiers ou en sacs en plastique usagés, fabriqués par les enfants en Ouganda ou d’autres pays africains pour jouer au football, lorsque leur famille ne peut pas se permettre d’acheter un vrai ballon.
© TERRY O’NEILL / MUSÉES GADAGNE – LYON
Image 25 :
Il n’est guère de domaines de la vie qui échappent au merchandising des clubs. Les enfants qui naissent dans un entourage de supporteurs enthousiastes du football sont
© TERRY O’NEILL / MUSÉES GADAGNE – LYON
Image 26 :
Short du joueur Diego Maradona et son certificat d’authenticité.
© TERRY O’NEILL / MUSÉES GADAGNE – LYON