FESTIVAL D’AVIGNON

DU 6 au 29 JUILLET 2018

IN OU OFF ?

Assister à l’ouverture du Festival d’Avignon initié par Jean Vilar, c’est comme pour un fidèle de se rendre à la Mecque pour accomplir son pèlerinage. Pour ceux  qui assistent pour la première fois, autant vous prévenir que le choc sera rude !

Dès le matin, une foule bigarrée envahit l’artère principale de la cité des papes. Déguisés avec les costumes de leurs spectacles , les comédiens et comédiennes tractent de toutes parts afin de susciter l’envie de venir les voir sur scène. Quelques titres évocateurs comme « Ecroué de rie« , « Aime-moi… si tu peux! », « Les demoiselles du K-barré« , « Parents modèles« , « Pauline balance tout« , « l’Amant virtuel » , « Mémé » … vous laisseront perplexe. D’autres plus classiques , vous rappelleront vos années collège ou Lycée : Ruy Blas d’après Victor Hugo, Les Fâcheux de Molière, Les bourgeois de Feydeau, Lettres à Louise Colet de Flaubert, Aux deux Colombes de Sacha Guitry, La paix du ménagede Maupassant …

Les murs et plots sur les trottoirs sont couverts ou habillés par la multitudes d’affiches multicolores au graphisme évocateur de l’oeuvre présentée ou du seul en scène humoristique. Passé cette vision amusante et bon enfant de la rue, vous irez d’abord  rendre visite au Syndicat d’Initiative afin de collecter les programmes et les plans nécessaires pour agrémenter votre séjour. Avant de remonter la rue de la République jusqu’à la place de l’horloge vous vous laisser happer par cette foule de jeunes. Là, sur la place ombragée les coutres présentations de  spectacle vous donneront un avant-goût de ce que vous découvrirez dans les salles dès 12h30.

Ensuite, vous  atteindrez le fameux Palais des Papes où à l’intérieur de l’imposant édifice vous atteindrez la prestigieuse cour d’honneur. Face à la scène où des éléments de décor  : une main géante et une tête renversée, bouche ouverte les gradins vertigineux occupent la majorité de la surface du lieu.

Dans le In (sélection officielle)

Une quarantaine de pièces compose la programmation : Thyeste de Sénèque à Iphigénie de Racine, de Ahmed revient d’Alain Badou à Saison sèches de Phia Ménard en passant par Léonie et Noélie de Nathalie Papin, Antigone de Sophocle,  Arctique d’Anne-Cécile Vandalem …. Les représentations seront données dans la cour d’honneur ou le jardin du Lycée ST Joseph, La Fabrica, Le gymnase du Lycée Aubanel, La scierie, Cloître des carmes, des Célestins  et ST Louis , Théâtre Benoit-Xii, Chapel des pénitents blancs, collège Vernet …..

Dans le Off (section parallèle )

1538 spectacles sont proposés cette année dans 133 lieux de jeu à l’intérieur et extérieur de la citadelle. Est-ce bien raisonnable une tel profusion de propositions ?

Certains répondrons immédiatement « oui », en invoquant  que cette multitude d’offres permet de toucher tous les publics de tous âges et de toutes classes sociales.

D’autres personnes s’insurgeront en disant que la quantité nuit forcement à la visibilité des compagnies qui dépensent chaque année au festival entre 8 à 40 000 €pour la location des salles, l’ hébergement, la restauration, les frais de promotion etc.

Si l’on écoute Pierre Beffeyte Président d’Avignon Festival & Compagnies, son point de vue est moins tranché et il avance que le chiffre de 4667 artistes interprètes, présents cette année passe totalement inaperçu auprès du public et des instances de tous ordres ; Il s’enhardi quand il complète son propos en rappelant aux esprits chagrin que depuis 50 ans les artistes viennent et reviennent « faire » le Festival, c’est à dire le construire, le fabriquer, « faire » de cette merveilleuse ville d’Avignon un Théâtre Géant ;

C’est pour et bien d’autres raisons que Cécile Helle, Maire d’Avignon; lui emboite le pas pour dire tout le bien qu’elle pense de ce Off, évoquer la grande parade d’ouverture et surtout parler des retombées économiques importantes pour la ville (hôtels, restaurants, cafés, commerces).

De son coté Maurice Chabert, Président du Conseil Département du Vaucluse ,conclut en précisant, que l’enjeu du Off n’est pas seulement de permettre un accès à la culture pour tous , mais d’être aussi un outil  de développement touristique et économique sans égal.

Gérard SERIE